L'histoire :
Les frères de l’Apocalypse continuent leur poursuite et tentent de rejoindre l’Abomination. Le chemin est long surtout depuis que Conquête a perdu sa jambe droite. Ils rencontrent alors un gigantesque transport piloté par un géant. Les enfants ne se posent pas de question et arrêtent le char à grosses roues. Le pilote est un peu surpris mais ne se méfie pas de ces étrangers. Guerre se jette sur lui et le plaque sans ménagement au sol. Jed, c’est son nom, ne comprend pas ce qu’il se passe. Conquête lui introduit un Hinnom Edictor, une sorte de petit ver répugnant qui s’introduit dans son corps. Jed doit maintenant les servir en tout et il sera une monture de choix pour Conquête qui n’avance pas assez vite. Bien sûr, Jed tente de se débattre et refuse de se laisser faire. Il tente de frapper l’enfant bleu mais la voix de Conquête suffit à l’arrêter net. L’Edictor fait son effet directement dans le cerveau. Il est maintenant l’esclave des cavaliers de l’Apocalypse, en route vers leur destin qui les mènera à éliminer l’Abomination.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Urban continue la réédition de la série East of west dans un format énorme et magnifique, plus proche de la bande dessinée que du comics. La série de Jonathan Hickman repose sur les bases de l’Apocalypse avec des discours de fin du monde, les Cavaliers de l’Apocalypse et la prophétie biblique mais tout cela dans un futur uchronique particulièrement étonnant. En 2064, les États-Unis sont divisés en sept nations dirigés par des groupes très différents. Ce mélange de western et de science-fiction est étrangement très cohérent et si l’on accepte ce voyage unique, déjà bien amorcé au premier tome, nul doute que cette découverte risque de vous marquer à jamais. Il faut dire que Hickman fait preuve d’une imagination sans limite et sans fin, multipliant les personnages étonnants à la personnalité et aux pouvoirs propres. Chaque scène constitue une évasion en soi et l’on s’attend sans arrêt à être surpris et bluffé par un récit décidément pas comme les autres. La puissance de la création totale se ressent également dans les dialogues, fournis et accrocheurs. Les textes aussi osés et fous que la progression linéaire de l’histoire parviennent à rendre cet OVNI simple et naturel. Fascinant aussi bien entendu et notamment avec le graphisme habité de Nick Dragotta. Si chaque page devient une trouvaille, c’est aussi, et peut-être surtout, grâce à un dessin de haut vol. Dragotta donne chair à ce projet démentiel avec une inventivité quasi démoniaque, que ce soit pour les costumes, les décors SF ou les personnages. Quel bonheur de retrouver les Élus et leur charisme hors du temps ! Cette œuvre gigantesque de créativité place l’art dans un autre plan et une autre sphère mais avec une forme de poésie macabre totalement envoûtante.