L'histoire :
Slam Bradley attend une nouvelle affaire. Il a beau être un détective privé de renom dans la ville de Gotham, parfois, c’est calme plat et morte plaine. Le gros Johnny arrive à pas pesant et annonce l’arrivée d’une jeune femme noire. Et c’est cette jeune personne qui aura le privilège d’avoir l’entrée la plus étonnante qu’il ait jamais vue dans sa carrière. Elle semble pressée et un peu nerveuse. Elle répète de façon mécanique et sans aucune émotion qu’on lui a confié une lettre qu’elle doit lui donner. Puis, il devra l’amener à la famille Wayne. Cette mission lui rapportera 100 dollars qu’elle lui tend aussitôt. Sam aimerait en savoir plus mais elle ne semble guère disposée à parler. Il lui pose tout de même une question : que dit cette lettre ? Mais la réponse est très claire : la jeune femme l’ignore. Après tout, ce n’est pas comme si Slam croulait sous le travail. Il accepte et se rend chez les Wayne. Il adore déambuler dans la ville. Cette modernité, cette impression de richesse et de bienveillance, ce parfum si particulier de la ville : on se sent bien à Gotham et tout le monde semble heureux d’y vivre. Il arrive devant le manoir de cette riche famille. Le manoir est imposant et flambant neuf. Quand il frappe, il a toutefois la désagréable surprise d’être accueilli par un homme armé qui pointe son pistolet sur lui. Finalement, cette mission s’annonce beaucoup plus compliquée que prévu !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Slam Bradley est un personnage fictif apparu chez DC Comics, inventé par le célèbre duo qui a conçu Superman. Tom King décide de reprendre ce personnage et de le relier au Batverse, deux générations avant l’apparition du Chevalier Noir. L’occasion pour le génial scénariste de renouer avec les polars classiques des années 1930. Tous les ingrédients d’un film noir sont bien présents à commencer par Slam qui a la trogne de l’emploi. Une disparition tragique, un détective privé, un ton amer, une femme fatale, des flingues et des passages à tabac, tout est parfaitement calibré et pour une fois, King fait dans la sobriété dans la narration. Pas de forme originale ni de trouvailles stylistiques : tout réside dans l’histoire elle-même. De ce point de vue là, c’est une grande réussite, même si c’est presque trop classique. King nous régale toutefois avec des dialogues au cordeau et les très nombreux retours en arrière qui sont tous autant de rebondissements et coups de théâtre d’une affaire bien obscure. Phil Hester accompagne de façon magistrale ce superbe hommage aux polars. Avec son trait ciselé et rugueux et des visages cabossés façon Sin City, on est dans une ambiance poisseuse qui dévoile les bas fonds de Gotham. Quelques années avant l’apparition de Batman !