L'histoire :
Il a une nouvelle mission et comme d’habitude, il compte bien l’honorer. Ce n’est pas la première personne qu’il va refroidir et ce ne sera pas la dernière ! Tommy Monaghan ajuste son arme et pose le fusil à lunettes le long de la fenêtre. Cette ordure va y passer et en plus, il est pile dans sa ligne de mire. Mais quelque chose ne se passe pas comme prévu : une sorte d’humain monstrueux rentre de force dans l’appartement. Tommy n’a pas le temps de réagir et cette grosse aberration attaque sa victime. Pire, elle se transforme en créature atroce et ne fait qu’une bouchée du pauvre mafieux. Cette atrocité se rue ensuite sur l’immeuble voisin et attaque Tommy. Il a beau lui tirer dessus, rien n’y fait et il tombe rapidement dans les vapes. Pourtant, il n’est pas mort. Il se réveille sur un brancard qui l’amène à l’hôpital. Mais il entend une série de voix dans sa tête. Tout ça est vraiment bizarre et il a du mal à comprendre ce qu’il lui arrive. Pris de violents spasmes, les infirmières lui administrent de quoi le calmer. Quand il se réveillera, il ne sera plus jamais le même. Désormais, il sera Hitman !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Urban Cult édite enfin la série Hitman de Garth Ennis dans trois énormes pavés. Initialement publiée en 1996 (Tommy Monaghan avait fait sa première apparition un peu plus tôt en 1993), cette série était encore inédite en France. Pourtant, elle marque l’intrusion du scénariste irlandais dans le monde de DC. Chose assez rare, il met même en scène quelques super-héros très connus mais Ennis refuse les sentiers battus et créé lui-même son super à lui, un mec sans cape, clope au bec, lourdement armé et sévèrement b****. Monaghan, c’est un peu un batard croisé de la gueule de Punisher, de la sensibilité de Preacher et des flingues de Dirty Harry. A la fois télépathe et tueur ultra professionnel, il flingue à tout va. On sent l’après Preacher et même si cette nouvelle œuvre fait moins dans la dentelle, Ennis s’éclate totalement et joue avec les codes de super-héros avec une violence sans nom et un plaisir jouissif. On retrouve de nombreux thèmes chers au scénariste qui ont fait son succès comme le justicier façon western (le John Wayne de Preacher a laissé place à Clint Eastwood), l’amour fort, l’amitié vraie, le besoin d’échanger autour d’un verre ou le passé militaire. Mais il y a aussi et surtout des moments dingues et jamais vus : des mafieux jumeaux avec un seul corps, un cuisinier énorme qui attaque au hachoir, un super-héros qui se drogue, un contrat pour tuer le Joker, un démon de l’enfer avec une croix gammée, un loser alcoolique qui raconte ses exploits contre Darkseid. On a même le droit à Batman avec un flingue vissé dans la bouche ! Et puis ce ton unique, sans arrêt sur la corde raide, où l’on passe d’une vulgarité crasse à un instant de finesse et de poésie pure comme pour mieux représenter le pire et le meilleur de l’humanité. C’est fou, c’est génial, c’est passionnant : c’est Garth Ennis. John Mc Crea dessine avec rage les personnages et oscille parfaitement entre visuel sombre et caricature. Mais là où il impressionne le plus, c’est les scènes incessantes de fusillades qui transpercent littéralement les pages. Ce comics, c’est de la putain de balle… de très gros calibre.
