L'histoire :
Elle ne se souvient même plus qui dort à côté d’elle. Le mec devait être sympa et plutot bien foutu mais bon, elle a d’autres chats à fouetter maintenant. A commencer par Batman qui se trouve dans sa chambre alors qu’il n’a même pas frappé ! Jenny Sparks demande donc à l’inconnu d’hier soir de mettre les voiles et commence à discuter avec le grand homme en noir. Il avoue à demi mots qu’il a besoin d’aide. Et pour cause : Captain Atom perd le contrôle et constitue une immense menace de niveau 5. Mais où sont Superman et Wonder Woman? C’est une mission pour la Ligue de Justice. Batman répond que Clarke a ses sens brouillés à cause des radiations que dégage Nathan et Diana est sur l’île de Themyscira mais elle se tient prête à venir si besoin. Jenny lui coupe la parole : elle a compris le message. Il faut laisser faire les vrais pros. Le temps presse d’ailleurs car Captain Atom fait déjà des ravages à Los Angeles. Il est actuellement en train de parler avec un mendiant dans un parc et il semble souffrir en réfléchissant à la métaphysique et à Dieu. Le SDF ne l’écoute pas car il est concentré pour donner de la nourriture aux pigeons. Captain Atom, la tête basse, sait ce qu’il a à faire. La destruction est la seule issue…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tom King revient avec une super héroïne qu’on avait presque oublié : Jenny Sparks, personnage créé par Warren Ellis qui a connu son heure de gloire avec la série The Autority. Ce retour étonnant a pourtant quelque chose de cohérent car elle a plusieurs aspects qui rappelle la Super Girl de King et notamment les jurons ! Néanmoins, le personnage colle beaucoup plus au scénariste vedette de chez DC et on sent qu’il se régale à chaque page avec ses remarques acerbes et moqueuses et son côté mystérieux et énigmatique. Jeff Spokes la dessine d’ailleurs à la perfection, insistant régulièrement sur son cité bad boy anglais, la clope au bec. Mais finalement, c’est plus le personnage d’Atom qui va symboliser l’écriture unique et si particulière de King. Captain Atom peut tout déconstruire et reconstruire et c’est exactement ce que fait avec malice le scénariste. Avec son style si caractéristique et si exigeant, il déconstruit le récit, le morcelle en plusieurs parties comme un puzzle puis, touche par touche, recolle les morceaux. Cette œuvre va peut être même encore plus loin dans cette méthode quasi obsessionnelle de King puisqu’elle devient également métaphore de la vie. La vie comme l’écriture de King et comme les pouvoirs d’Atom n’est qu’un lent et implacable cycle de destruction et de reconstruction. A ce titre, le final est sûrement à ranger parmi les plus belles pages de King, éclairant de façon magistrale un récit parfois opaque et complexe. En effet, il n’y a que chez Tom King que vous trouverez tout un long passage où le temps se suspend et où Atom pulvérise chacun de ses adversaires tout en jouant inlassablement au morpion ! On vous l’a déjà répété quinze mille fois : ce Tom King, c’est un p&€%*n de génie !