L'histoire :
Elastic Man et Firehawk attendent : une mission de routine en apparence. Des dealers. Un trafic. Des gros acheteurs. Et des super héros pour coffrer tout le monde. En somme, rien de bien original sauf que ce qui intrigue Ralph Dibny, ce n’est pas le mystérieux contact qu’attendent les deux zigotos en bas. Ce qu’il aimerait savoir, c’est ce que cache cette grande caisse que ces trafiquants revendent. Quand tout le monde sera sur place, il aura peut être la réponse. En attendant, il faut se montrer patient. Et pour tuer le temps, rien de tel qu’une petite conversation sur la vie privée de chacun. Enfin, privée ça reste à voir ! Depuis qu’Elastic Man s’est marié avec Sue, il y a beaucoup plus de gens qui rêvent de connaître la vie civile des super-héros. Il faut dire que leur mariage n’était pas vraiment discret ! Lorraine Reily ne peut pas s’empêcher de lui demander des détails sur sa rencontre avec Sue. Et c’est là que commence une conversation improbable entre deux super-héros suspendus sur un toit qui parlent d’amour et de relations sentimentales ! Pourtant, ils feraient bien d’être plus attentif à ce qui se trame en bas car ils ne se doutent pas du danger qui les attend…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Urban Nomad s’attaque désormais à une série qui a fait date en son temps : Crise d’identité. Ce projet, publié initialement en 2004, est particulièrement ambitieux et novateur. Bien avant le Ultimates de Mark Millar, Brad Meltzer rend beaucoup plus humain les super-héros DC avec une audace folle. La mort, le deuil, le désespoir, la souffrance, la colère : rien ne sera épargné aux personnages immaculés qui ont bercé notre enfance. Pire : un sombre secret va petit à petit se dévoiler, écornant gravement le prestige et la moralité de certains membres de la Ligue. Ce passage à un réalisme presque trop prégnant est aussi superbement assuré par le dessin de Rags Morales. Les portraits incroyables et terriblement humains de chacun des super-héros ou super vilains sont d’une beauté sans nom et le style de l’artiste rappelle les plus belles heures de Dave Gibbons allié à la puissance racée de Gary Franck. Ajouté à cela que ce récit constitue sûrement l’un des plus beaux polars jamais réalisés dans l'univers des supers-héros et vous comprendrez aisément pourquoi ce titre avait marqué les esprits. Le ton très lent, méditatif et crépusculaire colle parfaitement avec l’idée d’un suspense qui augmente et d’une tension de plus en plus forte. On pourra néanmoins être un peu déçu par la révélation finale du coupable qui est certes inattendue mais qui manque tout de même de crédibilité. Crise d’identité a ouvert l’âge sombre des super-héros, une porte que beaucoup d’auteurs prestigieux vont s’empresser de franchir.