L'histoire :
Loïs Lane tape son texte avec fureur. Elle sait que cette dénonciation du gouvernement va provoquer un véritable séisme. Montrer aux yeux du monde entier que la sénatrice Ann Mac Carthy utilise des détournements de fonds et fait du profit en exploitant la misère de certaines familles, ça c’est du journalisme ! Perry l’appelle dans la foulée et la chambre comme d’habitude sur ses fautes d’orthographe. Mais il se renseigne aussi sur la fiabilité de ses sources. Elle est aussi habituée à cette question mais elle travaille toujours avec des sources fiables. Le chef du Daily Planet met en garde la journaliste car un tel article peut mettre en danger sa carrière. Mais Loïs Lane n’a peur de rien : au contraire, si elle est menacée c’est qu’elle fait du bon travail ! Perry lui parle ensuite de la mort de Marissa Vorovna. Celle qui a souvent critiqué le Kremlin s’est comme par hasard suicidée dans son appartement. Lane n’était pas au courant mais cette affaire l’intéresse. Elle donne rendez-vous à un mystérieux contact dans un parking et lui indique où se trouvent les notes écrites par Vorovna. Elle se savait menacée et elle a donc laissé une sauvegarde bien cachée. Son contact prend l’enveloppe pour aller chercher les notes à Moscou. Loïs rentre enfin chez elle pour retrouver Clark Kent. Le couple vit le parfait amour même si les médias se plaisent à montrer une photo où l’on voit la journaliste embrasser voluptueusement Superman….
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Loïs Lane a trop souvent été un personnage secondaire. Certes, un beau faire-valoir mais qui n’a que trop rarement eu droit à son histoire. Greg Rucka réhabilite le personnage de façon éclatante. Comme un révélateur du changement, elle relègue Superman aux oubliettes, refusant son aide à plusieurs reprises. Signe des temps modernes, elle est aussi le chantre de la féminité, magnifique exemple d’une femme belle, libre et forte qui ne laisse personne dicter ses propres choix dicter. Elle créé même une équipe féminine à son image : atypique mais forte, unique et pleine de coeur. Avec Lane, s’ouvre également un autre champ des possibles dans les comics : celui du réalisme. Rucka décrit parfaitement la société d’aujourd’hui qui tente d’étouffer la réalité et qui essaie de faire taire les médias trop bavards. L’hyperréalisme détonne par rapport aux comics habituels de super-héros avec un rythme très lent et des révélations qui tombent au compte-goutte. On s’ennuierait presque parfois si ce n’est que ce choix délibéré permet de développer avec force chacun des personnages, de sorte qu’on se croirait de temps en temps dans un sitcom… Loïs et Clark ? Toujours est-il que cette belle peinture du journalisme se transforme vite en un polar très sombre façon Gotham Central. Et c’est là où le style graphique de Mike Perkins fait mouche. L’encrage lourd et la tension des portraits très réalistes donne un récit noir fascinant et rappelle le style visuel de Sean Phillips. Merci de nous rappeler que la plume est une arme et elle est parfois bien plus efficace que tous les pouvoirs réunis d’un Kryptonien.
