L'histoire :
New-York est une ville malfamée, Easton Newburn ne le sait que trop bien. Ancien policier de la mégalopole tentaculaire, il travaille désormais pour les plus grandes familles mafieuses de la grosse pomme. Traquant assassins, flics ripoux et élus politiques corrompus, il est le bouclier entre le monde criminel souterrain et la sécurité fragile et toute relative qui règne dans les rues. Easton est également protégé par un code d’honneur mis en place par les gangs le mettant à l’abri de toute menace tant qu’il est encore utile aux différentes parties concernées. Notre bon enquêteur à la morale ambiguë recrute, dès la première affaire qui nous est présentée, une jeune femme du nom d’Emily dans laquelle il voit un talent certain pour investiguer. Ni une ni deux, notre duo sillonnera la ville et essayera de calmer les différentes tension entre les triades, la bratva, les Italiens, les policiers animées par différents meurtres et sabotages de commerces jusqu’à une révélation de taille qui donnera bien du fil à retordre à Newburn.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvelle série policière choc et surprenante, Newburn, aux éditions Urban Comics, est une bouffée d’air frais dans le paysage du polar actuel. Rappelant les plus grands longs métrages noirs du cinéma américain, ce premier volume nous propose une plongée au coeur du crime comme ce que Antoine Fuqua a pu faire avec son génial Training Day, mais aussi dans les bas-fonds obscurs en proie au crime et à la tension semblable au Cruising de William Friedkin. La construction scénaristique, proposée par Chip Zdarsky (connu pour ses runs du Batman et de Daredevil), est de prime abord déstabilisante. En effet, nous avons l’impression d’être en face d’une succession d'enquêtes qui semblent être déconnectées les unes des autres. Mais au fil des pages, nous comprenons que chaque événement a une répercussion sur l’histoire suivante qu’il s’agisse d’un méfait commis ou d’un personnage, jusqu’au point culminant de l’intrigue liant une des familles criminelles à un de nos protagonistes. Une utilisation maligne et originale transformant les nouvelles en véritables chapitres de cette intrigue policière. Jacob Phillips- collaborateur de longue date d’un autre maître du polar et créateur du Soldat de l’hiver pour Marvel, nous avons nommé Ed Brubaker- propose un dessin tout en trait dur et sombre conférant au récit une ambiance poisseuse et sous tension à mi-chemin entre Seven de David Fincher et Taxi Driver de Martin Scorsese. Polar âpre, froid et violent, Newburn nous propose une plongée dans le monde du crime au travers des yeux d’un protagoniste à la morale douteuse mais justicier dans l’âme. Une série policière à suivre de très près. La relève de Brubaker est-elle assurée ?