L'histoire :
Cette fois, Lois Lane tient un scoop : un illuminé nazi qui n’est pas au courant que la guerre est terminée et qui tente de détruire un barrage pour menacer Métropolis. Lois interroge le déséquilibré pendant qu’il tente de faire des dégâts. Évidemment, Superman ne tarde pas à arriver. Le combat est bien trop inégal et ce ridicule Atom-Man prend une bonne dérouillée. Le nazi essaie de s’enfuir et active son jet pack mais Superman n’a aucun mal à le rattraper. Cette fois, il est définitivement hors d’état de nuire. Le super héros tente de trouver la source d’énergie qui donne la puissance à son adversaire. L’emblème nazi qu’il porte sur la poitrine dissimule un appareil sophistiqué. Superman le débranche mais il sent une odeur qui lui est familière et qui le révulse. La main qui a ôté l’appareil est comme paralysée. Heureusement, l’inspecteur Henderson intervient et lui prend l’objet. Lois Lane s’empresse d’interroger le sauveur de Métropolis. Pour faire bonne figure, il répond gentiment à ses questions. Mais il n’a qu’une hâte, c’est de partir. Il doit comprendre pourquoi cet étrange appareil l’a rendu si faible tout à coup...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est en 1940 qu’une nouvelle émission radiophonique raconte comment Superman combat le « Clan of the Fiery Cross ». Le célèbre super héros terrasse le Klan et à cette époque, cette simple émission suffira à mettre à mal l’organisation nauséabonde qui tentait de revenir sur le devant de la scène. Gene Luen Yang adapte ce récit en comics en reprenant la même base : une famille chinoise déménage de Chinatow et s’installe à Métropolis mais un groupe raciste, le « Klan de la Kroix ardente », va tenter de les chasser. C’est certainement l’un des plus beaux récits de Superman que vous lirez. Avec une intelligence remarquable, Yang propose une histoire à double lecture dont l’action et le rythme incessant pourra passionner les adolescents mais qui fera également réfléchir les plus grands. Tout est d’une finesse étonnante : l’aventure est superbe et parfaitement menée, tant et si bien qu’on ne s’ennuie jamais. Les dialogues sont rafraîchissants et les personnages d’une humanité bouleversante. Évidemment, la rencontre Superman et le Klan a de quoi attirer l’œil mais là encore, le scénariste évite les grosses ficelles ou le discours moralisateur en décrivant au contraire parfaitement toutes les interrogations et les intolérances qui pouvaient exister à l’époque. Le parallélisme avec la condition extra-terrestre de Superman est l’une des nombreuses idées fortes du volume. Ses annexes sont d’ailleurs remarquables, constat implacable d’une société américaine qui a longtemps fonctionné sur une haine et une exclusion insidieuses. Une aventure mémorable donc, d’autant que le graphisme de Gurihuru est parfait. Simple en apparence mais pourtant tellement beau et maîtrisé, son dessin colle à merveille avec la subtilité du récit. Jamais Superman n’aura autant mérité son statut de défenseur de la paix et de l’amour envers son prochain.