L'histoire :
Lois Lane et Clark Kent ont beau être un couple atypique du fait que l’un est un extraterrestre de la planète Krypton doté de pouvoirs surhumains, il n’en reste pas moins un couple avec ses hauts et ses bas. Le jour où Superman rentre de mission en expliquant qu’il s’est perdu dans l’espace pendant 20 ans, Lois voit alors revenir un Clark Kent en pleine dépression post traumatique. Lui qui a dû retenir sa respiration pendant 20 ans, explique à Lois que pour revenir auprès d’elle, il a dû renoncer à aider une planète en danger. Quel dilemme pour l’Homme d’Acier qui, orphelin de terre natale, protecteur de la Terre et ses habitants, en vient à se demander s’il n’a pas failli à ses engagements d’entraide au profit d’un réflexe de survie égoïste ? Lois va alors tout faire pour aider Clark à sortir de ce mal être en demandant de l’aide auprès de ses amis comme Bruce Wayne mais aussi celle, désespérée, de son pire ennemi, Lex Luthor !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Supermon Lost est aussi intéressant dans les questions qu’ils posent sur l’Homme d’Acier que laborieux dans sa lecture. En effet, la question du stress post traumatique qui foudroie Superman est une idée passionnante tant on s’interroge dans les comics plus souvent sur les problèmes moraux qui peuvent impacter les super le temps d’un épisode que sur une dépression profonde qui peut toucher n’importe quel humain. La part belle est faite à Lois Lane qui n’est pas que la demoiselle en détresse puisqu’ici, elle est justement celle qui doit porter Clark à bout de bras. Son impuissance face au désarroi de celui qu’elle aime remet même en question leur couple. Car Superman peut-il renoncer à son devoir pour juste retourner dans son foyer ? Peut-il risquer la vie de nombreuses personnes au profit d’une seule ? Doit-on sauver un peuple qui ne veut pas être sauvé ? En ce sens, Christopher Priest (Luke Cage, Black Panther) aborde ces sujets sociétales et philosophiques qui donnent une réelle épaisseur à ce héros parfois falot puisqu’invincible physiquement. Malgré tout, il faut s’accrocher à la lecture car malgré ses bonnes intentions, n’est pas Tom King qui veut. Le récit, qui alterne entre présent et flashback de ces 20 années d’errance, nous perd entre les différents peuples, les dauphins de l’espace et des mini-intrigues et empêche une lecture fluide. Les dessins de Carlo Pagulayan nous offrent par moment de magnifiques doubles pages mais l’ensemble est assez froid dans le style à l’image du récit qui ne parvient pas à nous toucher. Une déception.