L'histoire :
Oxel Karnhüs n'a pas toujours eu cette terrible maladie dégénérative qui touche son visage. Régulièrement moqué à cause de ses difformités, le détective rentre chez lui lorsqu'il trouve dans sa boîte aux lettres un pli de Stéphanie Brinke. Celle-ci fut l'une de ses amies, une des femmes qui lui brisa le cœur autrefois. Dans son courrier, elle demande l'aide d'Oxel le détective. Son fils Curtis s'est suicidé et si la police n'y voit rien de spécial, Stéphanie trouve étrange que le meilleur ami de son unique enfant se soit lui aussi donné la mort quelques jours avant. Oxel accepte d'enquêter dessus et l'informe par téléphone. Sa première piste le conduit auprès de la mère de Mike, l'ami décédé de Curtis. Après une longue discussion, Oxel apprend que le père de Stéphanie Brinks, un certain Jeff, passait beaucoup de temps avec les deux garçons. Le vieil homme n'a visiblement plus toute sa tête et il est, aujourd'hui, sans abri...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs de comics ont pas mal de chance de connaître le nom de John Arcudi. Ce scénariste travaille depuis plusieurs années avec Mike Mignola et participe à la construction de l'univers des séries dérivées d'Hellboy. Pour autant, limiter l'auteur au registre fantastique ou horreur serait une erreur. Il l'a déjà prouvé par le passé avec A God Somewhere et aujourd'hui avec The Creep. Cette mini-série en 4 épisodes raconte l'enquête d'Oxel Karnhüs, un détective privé dont le visage est déformé par une terrible maladie. Nous sommes donc en plein polar. John Arcudi maîtrise bien les arcanes du genre avec une progression minutieuse et un personnage attachant. Oxel a beau avoir une carrure imposante et un visage difforme, il reste d'une sensibilité rare et au final, ses faiblesses sont aussi ses forces. C'est intelligemment mené et nous découvrons ainsi, progressivement le passé des deux adolescents suicidés par le biais de flashbacks joliment illustrés par Jonathan Case. Le dessinateur a opté pour deux styles différents, l'un plus réaliste et encré, l'autre est plus léger et assez proche dans l'idée de ce que peut proposer sur certains aspects un David Mack. The Creep est donc un polar bien mené, certes peu surprenant pour les plus habitués au genre, mais parfaitement exécuté !