L'histoire :
L’inspecteur Nassar doit se déplacer : un mec qui crame en pleine rue, c’est pas courant. Il parvient à voir son indic, Juice, qui est toujours au courant de tout. Le pauvre type s’est fait emmerder par la bande des battes. Au départ, ils rigolaient et jouaient avec lui en le menaçant et en l’aspergeant de térébenthine. Le problème, c’est que le jeune ne réagissait pas et ne manifestait aucune émotion. Pas de peur, de crainte ou de colère. Alors, ça les a rendus fou. Ils ont allumé le briquet et le pauvre gars a brûlé dans une odeur épouvantable. Il aurait juste prononcé avant de mourir : « aucune issue » à plusieurs reprises. Juice veut lui aussi savoir des choses et il demande au policier où en est l’affaire car ça discute beaucoup dans les quartiers. Nassar n’a pas vraiment d’infos à lui donner. Quand il rentre au commissariat, il apprend que le petit nouveau essaie de décrypter les symboles. Il reçoit également une convocation au tribunal. Il apprend alors que l’affaire d’Oddel Watts n’est pas terminée. Le parquet veut réviser tout ça. Comme s’il avait que ça à f…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le polar découpé en plusieurs parties (le polar et non les victimes du tueur aux six doigts) continue de se développer dans ce deuxième fascicule. On reprend le concept de base avec une narration double : le point de vue du policier d’un côté, et celui du tueur de l’autre. L’idée est plutôt forte et le concept se double d’une atmosphère sombre et oppressante. La première partie, dédiée à l’inspecteur Nassar, est d’ailleurs un morceau de bravoure où Ram V déconstruit petit à petit la réalité. On se croirait dans un récit fantastique de Jeff Lemire et Andrea Sorrentino où la réalité bascule petit à petit dans l’irréel. Le graphisme de Laurence Campbell ressemble d’ailleurs beaucoup à celui de Sorrentino (même si son découpage de planches est bien plus classique) avec un style poisseux et étouffant. Le final reprend le début de façon magistrale et on adore suivre les errements de Nassar qui nage en plein brouillard. Pour la deuxième partie, la construction est quasi opposée puisque Johannes est plongé dans l’irréel et tente de trouver un équilibre en tentant de comprendre la réalité. Moins puissante et poétique que le récit sur l’inspecteur, cette partie n’en est pas moins intrigante et on sent que de nombreuses surprises et révélations nous attendent. Vous n’aurez besoin que d’une main pour compter les presque cinq semaines qui nous attendent avant que le tome trois ne paraisse…