L'histoire :
Batman rentre en catastrophe dans son manoir avec une blessure sérieuse sur le flanc qui l’empêche de marcher normalement. Le sang coule abondamment mais heureusement, le fidèle Alfred est toujours là pour le soigner. Il soigne et recoud la plaie, une parmi tant d’autres. Les cicatrices sont en effet extrêmement nombreuses sur le corps musclé de Bruce : un coup de couteau du Joker, une prise de catch de Bane, une brûlure d’Enigma, des griffures de Catwoman, de l’acide du Joker, une balle tirée par le Joker… Cette fois, c’est le parapluie du Pingouin qui a marqué son corps. Il n’a pourtant pas beaucoup le temps de se reposer. Les informations du jour annoncent en boucle une fusillade sanglante qui a tué plusieurs mafieux de Gotham. Il semble que le Joker soit derrière tout cela, semant le chaos et le trouble dans les organisations criminelles de la ville.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Joker a toujours fasciné le public à tel point qu’un film entier lui est consacré sans même la présence de Batman ! On sait désormais presque tout sur le tueur fou mais en réalité, presque rien notamment sur ce qui touche à sa véritable identité. Et si finalement le Joker n’était pas un mais trois ? C’est la théorie un peu folle de Geoff Johns qui finalement a du sens. Le Joker est peut être l’être le plus multiple qui existe : la schizophrénie c’est pour les petits joueurs ! Ce récit va donc plonger dans la psyché du Joker mais aussi dans l’histoire de Batman à travers son passé dans sa vie comme dans les comics. Les clins d’œil aux séries antérieures sont d'ailleurs légion et Johns va même plus loin en reprenant quelques épisodes marquants pour les prolonger. Ainsi, Killing Joker, Deuil dans la famille ou les Dark Knight de Frank Miller se croisent et se mélangent dans une trinité qui ne fera plus qu’un. Le rendu est tout simplement divin. Avec beaucoup plus de sobriété que d’habitude, Johns livre un récit simple mais parfaitement calibré, qui prend le temps de plonger dans la folie et fêlure des personnages tout en distillant des surprises de taille. Pourtant, le scénario malin se raconte surtout par le graphisme. Le scénariste laisse une totale liberté à Jason Fabok- le « monsieur DC »- dont l’art atteint une maturation et une perfection rares. Sa narration séquentielle ultra cinématographique et découpée à la perfection est une pure merveille avec des gros plans d’une expressivité folle et un Batman qui crève plus que jamais l’écran, sans oublier non pas un mais trois Jokers différents et pourtant si ressemblants ! Un dessin sublime, mix délicieux entre Gary Frank et David Finch, excusez du peu ! A noter qu'Urban propose trois variant covers avec pour chacune, une carte de jeu bonus adaptée à chaque couverture. Souriez, vous êtes jokerisé !