L'histoire :
Il boit plus que de raison. La bouteille est sa seule amie. Jacob Marlowe s’éveille, seul, crasseux et hirsute au milieu des poubelles de la rue. Des voyous le croisent et s’occupent de lui faire sa fête, pour le plaisir et par pure cruauté. Est-ce un instinct de survie ? Une bénédiction venue d’ailleurs ? Toujours est-il que Jacob les repousse avec un étrange feu qui sort de sa main. C’est encore un coup de la bouteille qui se joue de sa perception. Il n’a pas le temps de voir le grand coup de barre de fer que lui donne l’un des jeunes et il s’écroule par terre. Un autre de la bande pointe son couteau vers lui mais une étrange apparition, fantastique et irréelle, surgit de la nuit. Une femme au corps de métal et au regard de feu repousse les délinquants aussi facilement que des insectes. Elle semble connaître le pauvre Marlowe et elle lui demande son aide. Elle parle de guerre à venir, d’un orbe à rechercher et d’un destin qu’il faut accomplir. Jacob Marlowe se lève et retourne à son entreprise multimilliardaire. Mais même quand il s’est douché et rasé, il n’a pas encore les idées bien claires. L’apparition revient et lui donne son véritable nom : il est le seigneur EMP, chef des WildC.A.T.S !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C’est une sortie que beaucoup de fans attendaient : Urban réédite enfin les titres de WildC.A.T.S avec des numéros inédits en France en VF. Dans deux volumineux tomes, voici donc les fameux épisodes qui ont lancé la maison Image Comics. Cette équipe pas comme les autres révolutionne quelque peu le monde des comics avec des personnages mi humains mi cyborgs, des extra-terrestres ou des créatures étranges. Ce qui détone également, c’est le ton employé. Ici, on ne s’ennuie pas avec les codes du récit. La psychologie des personnages est mise de côté et même le début ne présente pas vraiment la team de façon nette et claire. On se concentre beaucoup plus sur l’action furieuse et le rythme est irrespirable, comme une frénésie créative qui déborde de partout. Cette sorte d’énergie incontrôlable permet de magnifier les personnages étonnants de cette saga. Rock, chaos, anarchie : WildC.A.T.S ne fait pas dans la dentelle. On pourra même trouver cela bourrin et caricatural mais ce serait oublier la patte graphique de Jim Lee et de son successeur Marc Silvestri. Tout est fait pour mettre en avant un visuel complètement dingue. On assiste aux plus belles planches de Lee (qui a terminé son run sur les X-Men) et ça déménage sévère. La taille des cases est monstrueuse, qu’elle soit de format classique ou en inclinaison paysage voire même dépliantes pour encore plus de grandeur. On est dans la quintessence du comics avec des corps gonflés de testostérone, des poses sculpturales et des combats épiques incroyables. Si vous n’êtes pas encore convaincu, les dernières pages en noir et blanc montrent tout le génie de Jim Lee. Un titre qui a marqué les esprits dans les années 90 et qui bénéficie enfin de l’édition qu’il mérite.