L'histoire :
New York. 1995. Hugh est un graphiste qui travaille pour le compte de la société Viceroy. Alors qu’il est en phase de finaliser un dossier, le jeune homme s’aperçoit qu’il n’arrive pas à insérer, sur les documents à traiter, un simple logo... c’est comme si ce dernier refusait de rester en place ! Pensant avoir affaire à un fichier corrompu, Hugh décide de se rendre dans le service archives de Viceroy sur les conseils de sa supérieure hiérarchique afin de récupérer le logo original. Arrivé sur les lieux, il est reçu par M. Stubbs, un vieil archiviste étrange qui lui donne accès au dossier. Mais celui-ci contient de très nombreux clichés de corps décharnés et de cadavres issus des camps de concentration nazis. Interloqué par ce qu’il vient de découvrir, le graphiste questionne Stubbs à ce sujet. Ce dernier l’envoie en ville à la rencontre de Roberts, un ancien de Viceroy, un homme mourant qui va lui raconter son histoire. Ainsi, Roberts lui apprend qu’il a été choisi durant la seconde guerre mondiale par le Général Patton pour mener à bien une mission en Angleterre. En effet, Roberts devait prendre attache avec l’occultiste Aleister Crowley afin que ce dernier accepte d’aider les alliés à mener une guerre psychologique contre le régime nazi...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moins que l’on puisse dire c’est que le scénariste Douglas Rushkoff n’y est pas allé avec le dos de la cuillère avec Aleister & Adolf ! En effet, le scénariste a mis en place une histoire vraiment prenante aux contours malsains afin d’amener le lecteur à s’interroger lui-même sur la portée et la valeur des symboles qui l’entourent. Pour ce faire, Rushkoff tisse en toile de fond une trame sur le grand intérêt des responsables nazis pour les reliques religieuses (la lance de Longin qui aurait transpercé le corps du Christ, notamment) combattues par les pratiques ésotériques d’Aleister Crowley, considéré comme le père du Satanisme et grand adepte de rituels de magie noire. Ainsi, au fil des 96 pages d’Aleister & Adolf truffées de références à Crowley ou au régime SS, on découvre un monde à part à la fois attirant et purement infect. Un tour de force ! Du côté des dessins, Michael Avon Oeming a opté pour le noir et blanc avec des encrages très marqués afin de souligner le côté sombre de l’histoire et les méandres des mythologies. Qui plus est, les traits acérés de l’artiste permettent de donner un aspect encore plus étrange, voire froid au scénario au cordeau de Rushkoff. Une belle manière d’allier le fond et la forme...
