L'histoire :
Cela fait un moment que Ash zigouille des cadavéreux, créatures au nom évocateur, qu'il a libérés, un de ces nombreux soirs où il a abusé de l'alcool. Ses neurones noyés dans la boisson, il a eu la bonne idée de lire le Necronomicon. Pour autant, le hasard fait parfois bien les choses et dans la catastrophe qu'il a provoquée, il a croisé la route de la jolie Annie, faite prisonnière, comme lui, en Enfer. Concoctant un plan diabolique, tous deux ont réussi à s'en échapper, tout en libérant les âmes du Docteur Knowby et de son épouse. Mais le revers de la médaille, c'est que des centaines de démons, les deadites, les ont suivis sur Terre. Alors depuis plus de six mois, lui et Annie ont entrepris un grand nettoyage, pas si simple que cela puisqu'il s'agit de les capturer et de les renvoyer d'où ils viennent. C'est bien connu, on ne peut pas tuer ce qui est mort. Ce soir, ça se passe en Caroline du Nord. Les créatures immondes sont attirées par l'odeur de boîtes de conserves puantes, alors hop, un stock à l'arrière d'un poids lourd et cela devient un jeu d'enfant de les y emprisonner, au moins temporairement. Une livraison de plus en prévision !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a beau aimer les séries B, on pourra lire cet album avec un certain plaisir, celui du second degré doublé d'une promesse d'un moment anti-prise de tête, il y a pourtant fort à parier qu'il ne séduira vraiment que ceux déjà acquis à la cause de la franchise ou du genre horrifique tendance gros délire. Evil Dead est un peu une œuvre culte dans son registre : celui du cinéma d'horreur. Sa déclinaison en format comic books, qui prend le relais des longs métrages et de la série TV, est forcément délicate, bien que l'humour cinglant y trouve toute sa place, entre deux tranches flirtant avec le gore. Cependant, malgré ces qualités, on ne peut pas dire non plus que Franck Hannah se soit foulé, avec un «rebondissement» très convenu, puisque les deux héros, Ash et Annie, utilisent une magie destinée à se débarrasser des démons, mais qui les entraîne à nouveau sur un plan parallèle. Hop-là, ajoutez une sorte de Merlin de pacotille et vous avez là le fil conducteur de cet album. Vu, convenu et forcément prévisible, côté originalité et intensité, on repassera. On vient de vous spoiler à mort, mais il faut bien aussi vous dire pourquoi on a trouvé que le synopsis est fun, qu'il se veut divertissant mais qu'il s'avère creux. Pour ce qui est du graphisme, il est assez honorable. Oscar Bazaldua, bien encré par Carlos Eduardo, propose des planches dynamiques, au découpage assez classique mais qui a le mérite d'être efficace, ce qui vaut également pour les couleurs de Chris Summers. Le seul bémol du visuel réside dans la proportion importante de fonds vides. Voilà, si vous êtes fan du genre, vous ne serez certainement pas déçus. Pour les autres, on vous laisse faire le pari : êtes vous plutôt rat (de bibliothèque) d'Evil ou de la campagne ?