L'histoire :
Dans l’espace, un vaisseau extraterrestre tente d’échapper à ses poursuivants. A son bord, un Predator et avec lui plusieurs cadavres de ses congénères. Pour ces crimes, il est traqué et tente tant bien que mal de fuir mais il se fait canarder par d’autres Predators à sa poursuite et il finit par s’écraser sur notre Terre. Légèrement amoché, ce « Bad Blood » se met en chasse. Une chasse « illégale »,hors des règles et pour cela, ce chasseur se fait traquer par un « Enforcer » : un autre Predator chargé de l’arrêter et de l’éliminer. C’est au court d’une partie de paintball entre avocats que le carnage commence, ce qui attire l’attention des Fédéraux en la présence du coriace Claude Loudermilk. Lui sait quelque chose à propos de ces extra-terrestres et s’il est ici, ce n’est pas pour rien. Connu pour ne rien lâcher, il va s’avérer lui aussi être un chasseur sur cette route jonchée de morts, à moins d’être mis hors d’état de nuire par une bande d’ex-agents de la CIA, dont la terrible Mandy Graves.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Predator : Intouchable est un comics sorti aux USA en 1993, inédit en France et augmenté de 24 pages dans sa version longue présentée par Vestron. Il s’agit d’un prequel à Predator : Chasseur de la même série, introduisant l’héroïne récurrente Mandy Graves. On en apprend un peu plus sur les Predators et surtout sur leur code d’honneur. La chasse oui, mais réglementée. Ils ne chassent jamais de proies désarmées ou inoffensives. Quand un Predator pète les plombs, il a les flics aux trousses (les « Enforcer ») et le chasseur devient chassé. L’idée est originale et elle fonctionne bien. Evan Dorkin, au scénario, travaille principalement pour Dark Horse Comics mais aussi sur des titres chez Marvel et chez DC Comics et a obtenu à maintes reprises les prix Harvey et Eisner. Et ça se sent ! Il y a une vraie intrigue avec un scénario bien travaillé. En 128 pages il y a de quoi faire, d’autant que plusieurs factions entrent en jeu entre les Predators, le FBI, les ex-agents de la CIA, humains lambda. Chacun des personnages principaux a sa personnalité, son histoire propre et certains d’entre eux se connaissent depuis longtemps et ont visiblement des comptes à régler. Ici, les humains ne sont pas simplement de la chair à pâté pour Predator frénétique (même si certains prennent cher, quand même). Derek Thompson, illustrateur chez Pixar, ayant notamment travaillé pour Lucasfilm et Eletronic Arts, s’en donne à cœur joie. La BD est en noir et blanc (oubliez donc la vision thermique des Predators qu’on aime tant) ce qui a quand même pour effet de voiler le dessin très détaillé, voire chargé, car selon quelques rares cases, la boucherie est telle qu’on a du mal à discerner l’action. C’est donc un récit old school très réussi auquel nous avons droit, bien loin des sorties cinématographiques actuelles (Aliens vs. Predator, Predators 2010, The Predator 2018), on vous rassure...