L'histoire :
Detroit est en pleine crise économique. La police est de plus en plus en difficulté. La preuve : Leo Reza assiste sa femme à l'accouchement mais il apprend à l'hôpital que sa mutuelle ne couvre plus les frais d'hospitalisation. Il devra prendre un crédit pendant des années. Il faut dire que le système a changé avec l'apparition de l'OCP, l'Omni Cartel des Produits. Ils ont privatisé la police en quelques heures et fait un grand ménage dans les bureaux et le personnel. Leo est désormais au chômage. Detroit est maintenant sous la sécurité de nombreux robots, bien plus évolués et disciplinés que le fameux Robocop. Il y a même une application R/Cop qui permet aux citoyens de signaler un délit ou un événement grave et qui lui permettra de toucher de l'argent à force de cumuler ces actes de dénonciation. Pendant ce temps, Leo pénètre dans une maison qui semble laissée à l'abandon. Il entre avec précaution mais ne voit pas âme qui vive. Dans la cuisine, il aperçoit une arme au calibre impressionnant. Derrière lui, un grand robot le prend par surprise. Il s'agit de Robocop !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après s'être intéressé à Terminator, c'est une autre grande figure du cinéma qui retient l'attention du prolifique scénariste Brian Wood : Robocop ! L'idée de départ est particulièrement emballante puisque le justicier robotisé est mis au placard et regarde, passif, une société qui se construit d'une drôle de façon. Wood retrouve ainsi tout ce qui fait l'essence d'un bon Robocop, à savoir le récit d'anticipation et la critique sociale. De ce point de vue, l'émergence d'OCP et la toute puissance du directeur rappelle le monde cauchemardesque de George Orwell. Jorge Coelho se surpasse pour représenter cette société sans âme avec son trait cubique et très rectiligne (qui évoque furieusement un Joh Romita Jr) et les couleurs froides deDoug Garbak ne laissent passer aucune émotion. Le graphisme est d'ailleurs très original puisqu'il a un côté je-ne-sais-quoi de psychédélique et de délicieusement rétro. Cette nouvelle mouture a donc tout d'une bonne idée, sauf que le reste est bien moins original et beaucoup plus convenu. On devine facilement ce qu'il va arriver ensuite et les actions sont mécaniques, comme les machines sans vie de l'OCP ! Même le policier du futur est aussi charismatique qu'une boîte de conserve : Murphy était bien plus intéressant quand il était à la retraite, manipulé par ses adversaires. Une histoire irrégulière donc mais heureusement pour Robocop, pas interdite par la loi !