L'histoire :
On raconte que lorsque quelqu’un meurt, un corbeau emporte son âme dans l’au-delà. Mais lorsque des choses trop horribles se sont passées, l’âme porte en elle une immense tristesse. Alors quelquefois, seulement quelquefois, le corbeau fait revenir cette âme pour que le bien reprenne ses droits sur le mal. 1945. Les années les plus sombres de la Seconde Guerre Mondiale. En pleine nuit d’hiver, dans l’enceinte mortelle d’un obscur camp de concentration, un train vient d’arriver avec à son bord de nombreux prisonniers désorientés, fatigués et apeurés. Le commandant du camp, un homme tyrannique et sanguinaire se charge lui-même de coordonner l’arrivée des malheureux et n’hésite pas à abattre les plus récalcitrants, de manière à asseoir son autorité auprès des soldats et des prisonniers. Quelques minutes plus tard, alors que chaque wagon du train est inspecté pour vérifier que tous les détenus en sont bien sortis, un soldat découvre un homme à l’intérieur d’une rame, assis par terre. Le SS décide de le faire sortir du wagon manu militari sous les yeux des autres soldats mais à leur grande surprise, c’est le garde SS qui sort... la mâchoire arrachée ! En l’espace de quelques secondes, le mystérieux prisonnier bondit hors du train et se jette sur les militaires, les tuant ainsi que leurs chiens. Les balles fusent. L’homme est touché. Avant de s’écrouler il hurle « Götterdämmerung ! », c’est le dernier drame de l’opéra de Wagner, l’Anneau de Nibelung...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir laissé sa franchise The Crow à la main d’autres scénaristes et artistes, James O’Barr a décidé d’en reprendre les commandes dès 2013 avec le dessinateur Jim Terry (West Of Sundown, Come Home Indio). Pour ce faire, l’équipe créative a mis en place The Crow : Skinning The Wolves dans le contexte de l’enfer d’un camp de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale. Inutile de dire que l’ambiance de ce comic book est pesante et très violente. En effet, on y suit la quête vengeresse du mystérieux personnage principal dont les motivations sont peu à peu expliquées au fil du récit grâce à des flashbacks bienvenus et bien ficelés. Ainsi, on découvre le destin qui le lie au commandant du camp dans l’ombre de l’œuvre de Wagner. Du côté des graphismes, Jim Terry délivre des traits assez énergiques même s’ils sont parfois inconstants ici et là. Cependant, l’artiste a mis l’accent sur un encrage appuyé de façon à coller parfaitement avec les ambiances sombres développées dans le récit de James O’Barr. Qui plus est, les couleurs de Tom Ziuko (assisté de Terry) amènent aussi beaucoup de relief à l’ensemble. Au final, bien que le scénario soit un brin manichéen du fait du contexte du récit et que la quête vengeresse soit (encore et toujours) de mise, The Crow : Skinning The Wolves est un bon comics sans concession et sanglant. L’histoire n’est certes pas originale pour un sous mais diablement efficace !