L'histoire :
Dans un club de jazz où un groupe joue un improvisation frénétique, le détective privé répondant au nom de Thelanious Violence observe le corps d'un homme mort sur le côté de la scène des suites de commotions... Tout a commencé lorsque la vendeuse de cigarettes draguait fortement le détective et que ce dernier eut son attention détournée par l'arrivée sur scène d'une chanteuse. En fait, alors que celui-ci avait les yeux braquer sur elle, il constata qu'une autre femme, sa sœur jumelle, était aussi sur scène. Celles-ci vinrent l'embrasser et une fois de plus, Thelanious eut son intention détournée par Lolita Nabakov, une femme aux proportions de rêve. Elle vint directement le voir et le sollicita pour ses qualités de détective. Thelanious pense qu'elle veut l'engager à propos d'un complot ou d'un incident diplomatique mais il n'en est rien. Elle souhaite qu'il se penche sur la triche aux examens. Un type les dérange durant les quelques secondes de leur entretien, ce qui se termine par un échange de coups entre ce dernier et le privé !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Si le nom d'Harvey Kurtzman vous dit quelque chose, c'est bien normal car cet artiste américain a marqué profondément les comics durant plusieurs décennies. Tout d'abord, en débutant sa carrière en 1949 au sein des publications EC Comics où il montre des qualités de dessinateur indéniables avec un trait réaliste et soigné, puis ensuite en créant un magazine satirique devenu rapidement culte avec Mad. Il a collaboré avec de nombreux auteurs comme René Goscinny et nombre d'entre eux n'ont eu de cesse de lui attribuer moult louanges. En 1958, Harvey Kurtzman convint un éditeur de publier un album complet composé de quatre histoires, ouvrage qui fut plusieurs fois édité en France mais trouve à présent une jolie version via Wombat. Avant de plonger dans les récits de l'auteur, nous parcourons plusieurs textes explicitant ce qu'a pu représenté C'est la jungle ! ou Harvey Kurtzman pour certains lecteurs avertis comme Gilbert Shelton, Denis Kitchen ou Georges Wolinski. Leur regard permet de mieux partager à ceux qui découvrent ce roman graphique l'importance qu'a eu Kurtzman sur l'industrie culturelle américaine et par extension, française. Une fois recontextualisée, la lecture peut enfin débuter par une histoire mettant en scène un détective privé menant une investigation dans un club de jazz puis ensuite un cadre de société ou des cowboys. Passant au crible les clichés liés à chaque genre ou caste d'individus, Harvey Kurtzman impose un ton décalé, parfois grinçant et toujours amusant. L'auteur teste les techniques narratives avec efficacité et ingéniosité. Les dessins sont par contre dans une veine moins poussée que celle de ses prestations passées, Kurtzman optant pour un trait rond, des nuances de gris et un rendu plus épuré. Ce visuel fonctionne encore, mais marque moins les esprits qu'à sa sortie. S'appuyant sur la dernière édition en date sortie aux U.S.A., cette version du Jungle Book (titre original de C'est la jungle !) bénéficie d'un vrai soin, rendant l'album hautement conseillé à tout ceux qui veulent comprendre comment cet homme a pu marquer des générations entières de lecteurs et d'artistes.