L'histoire :
Après la guerre, le Japon fût séparé en deux et le gouvernement tenta vainement de réparer le pays. Malheureusement, le système économique mis en place pour la reconstruction était rempli de failles qui ne tardèrent pas à se faire ressentir. Ainsi, le peuple fût désorienté et l’ancienne capitale, Toshima, est devenue un repaire de criminels. Là, le cartel de drogue Vischio a pris le contrôle et instauré un jeu meurtrier : Igura, un tournoi de street fight. A leur inscription, les participants reçoivent cinq plaques d’identité, appelée « dog tags », qui portent chacune un numéro et un dessin différent. Le but est de collecter des plaques pour que celles-ci forment une « main » pour pouvoir participer à un « jeu de poker », c’est-dire un combat où le perdant se fait prendre ses plaques avant d’être exécuté. Les hommes de l’Igura que l’on appelle les exécuteurs ont une mission simple : tuer les perdants et les tricheurs, et nettoyer les cadavres. C’est dans cette ville où il ne fait pas bon se balader sans arme que Rin tente de survivre et qu’Akira débarque avec l’intention d’affronter le précédent vainqueur d’Igura...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Etant initialement un jeu vidéo à tendance boy’s love sorti sur PC en 2005 et créé par Nitroplus, Togainu no Chi a été décliné depuis en plusieurs versions (PS2, PSP) mais également en animé, romans et manga. C’est cette dernière adaptation qui atterrit ici dans nos mains pour nous présenter un univers glauque et violent : dans une ville où règnent la violence et la drogue, les participants du jeu Igura doivent s’entretuer afin de tenter d’avoir la chance d’affronter le précédent vainqueur. L’histoire nous invite à suivre plusieurs personnage au sein de cette jungle urbaine : Rin qui est un participant d’Igura n’hésitant pas à vendre ses compagnons, Akira qui arrive en ville et découvre les règles du jeu, son pote Keisuke qui l’a suivi parce qu’il se faisait du souci pour lui, et des d’exécuteurs chargés de tuer les tricheurs. Si le contexte est sombre et moyennement original, c’est à peu près le seul point positif du scénario car le reste ne présente pas vraiment d’intérêt. Tout d’abord, il faut attendre presque la moitié du volume afin de déterminer un semblant de fil conducteur qui ne se résume qu’à une simple vengeance pour des motifs encore inconnus. D’ailleurs, on ne sait pas grand-chose d’autre : on nous expose les règles du jeu en début de volume et c’est tout. Pour ce qui est du background des personnages, leurs aspirations, leur rôle à jouer, il n’y a pas vraiment d’indice de disséminé et, leurs sentiments n’étant pas non plus exprimés, aucun des protagonistes ne se montre attachant et sympathique. De plus, la narration est saccadée et cela ne facilite pas l’immersion non plus, les nombreuses transitions et les exécutions sommaires ne parvenant hélas pas à offrir un bon rythme à l’ensemble. Quant au côté boy’s love, on le cherche encore : il y a bien quelques sous-entendus sur la sexualité de certains mais cela ne sert à rien et n’offre ni piment ni tension sexuelle. Le constat est légèrement moins décevant en ce qui concerne les graphismes qui rendent bien le côté sombre de l’histoire grâce à un important jeu des contrastes et beaucoup de travail sur les ombres, sans oublier des cadrages bien choisis. De plus, le style est assez original et dégage une certaine personnalité. Néanmoins, toutes les cases ne bénéficient pas du même soin et certaines ont un rendu assez grossier en ce qui concerne les silhouettes des personnages. Les scènes d’action ne sont pas fluides et on a parfois du mal à distinguer ce qu’il se passe. Le rendu final, sans être totalement négligé, laisse un goût d’amateurisme assez prononcé. Dans sa globalité, ce premier volume est une grosse déception qui ne présente pas d’intérêt et ne déclenche aucun capital sympathie.