L'histoire :
Reiji est mort intérieurement le jour où un poids lourd l’a renversé. Conduit dans une clinique de recherche spéciale, ses organes, ses os, sa peau et la plupart de ses membres ont été remplacés par des matériaux artificiels, à tel point que même son visage été modifié. Depuis, il a changé de nom et s’appelle Kazemichi. Son caractère a été radicalement modifié par cette expérience traumatique et 4 ans plus tard (son cœur artificiel a une durée de 6 ans), il a coupé les ponts avec sa famille. Incapable d’avoir des sensations tactiles ou même de pleurer, il perd goût à la vie et rejoint une bande de loubards. Puis un jour il rencontre Juri. Elle non plus, ne montre jamais ses émotions et est très solitaire. Leur franchise et leur solitude les rapprochent et ils commencent à vivre ensemble. Mais Kazemichi ne lui dit rien de son passé et de son état de peur qu’elle ne le quitte. Lors d’une visite de contrôle, Kazemichi découvre que tout ce qu’il fait ou ressent est enregistré dans une puce destinée à équiper un nouveau type de robot humanoïde, et que sa mort est programmée pour bientôt. Il décide alors de ne plus se rendre au centre et de vivre les deux ans qui lui restent tranquillement avec Juri. Mais la maladie grave de sa petite sœur va tout remettre en question…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Malgré un graphisme épuré et des décors la plupart du temps inexistants, on est rapidement pris par l’histoire tragique de Kazemichi. Les auteurs prennent le temps de nous dévoiler petit à petit les différentes parties de sa vie et de son passé, avec en toile de fond sa relation avec Juri, posée entre passion et mensonges. Une touche d’originalité supplémentaire est apportée par les mystères qui entourent Kazemichi et sa famille. Là où les auteurs auraient pu se cantonner à une histoire d’amour, ils réussissent à donner de la dimension au récit en y mêlant un complot technologique et financier basé sur un fond de SF pas si éloigné que ça de la réalité. Grâce à cela, l’histoire est rendue plus crédible et s’inscrit plus naturellement dans notre époque qu’une simple relation entre deux êtres devenus presque insensibles. Le paroxysme est atteint à la fin du volume où l’on est impatient de se jeter sur le suivant pour la dernière partie de l’histoire, narrée cette fois-ci du point de vue de Juri. Si le graphisme est parfois léger, l’histoire est donc assez originale pour faire oublier ce petit défaut. Il est seulement dommage qu’elle ne s’étale pas sur plus de pages car on a parfois l’impression de lire un manga tiré d’un roman dont l’histoire aurait été condensée.
