L'histoire :
Tatsuya est interne en chirurgie. Il y a quatre ans, le jeune homme est parti étudier un an aux Etats-Unis, dans le service des urgences de Los Angeles où il a pu pratiquer un bon nombre d’opérations variées. Il est revenu au Japon il y a maintenant deux ans et a intégré l’hôpital Tômei. Seulement, il se contente d’opérer des appendicites car les opérations plus complexes sont réservées aux chirurgiens plus anciens. Un jour, lors d’une réunion entre chirurgiens, l’opération du patient suivi par Tatsuya est confié à Tôdô, un autre interne : comme Tatsuya n’est pas venu à la fête organisée par le service, il se voit puni de cette manière. Cependant, il ne peut avouer ouvertement qu’il veut faire des opérations plus complexes et encore moins qu’il est homosexuel, sinon sa carrière serait fichue...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme on pouvait le craindre, les chapitres de ce deuxième opus ne sont pas inédits pour celles et ceux qui suivent le magazine Be X Boy, à part une petite histoire bonus de quelques pages sans grand intérêt. Pour les autres, on découvre ici un autre couple dont l’histoire occupe tout le volume : Ryô qui est le directeur artistique de l’agence Yebisu et son amant Tatsuya, un interne en chirurgie. C’est surtout ce dernier qui est mis en avant car le jeune homme a du mal à réaliser que son meilleur ami (pourtant hétéro à la base) entretient une relation amoureuse avec lui et il doit en plus cacher son homosexualité au travail pour ne pas que sa carrière en pâtisse. Cette partie là est très intéressante car, en plus de l’énorme pression que subit Tatsuya de tous les côtés, elle nous montre à la fois comment sont perçus les homosexuels dans le monde de la médecine (certains patients refusent de se faire soigner par peur du sida, etc.) mais aussi, de manière générale, comment fonctionne le système hospitalier japonais : il est assez rare qu’un yaoï nous invite à la réflexion pour que cela soit souligné. Bien qu’un peu moins passionnant, le portrait de Ryô est lui aussi intéressant car, s’il ne rencontre pas de problème lié à son travail, l’homme se montre patient face aux hésitations de Tatsuya et il subit également une grosse pression de la part de sa famille. Quant aux graphismes, on regrette toujours que certains visages souffrent de lignes trop appuyées lors de gros plans mais, globalement, la qualité est tout de même présente : les personnages sont expressifs, la mise en scène et le découpage sont dynamiques, le trait est fin... Ce deuxième volume est au final clairement plus prenant que son prédécesseur et on espère qu’il en sera de même pour la suite.