L'histoire :
Takashi est un jeune journaliste spécialisé dans les faits divers d’un quotidien japonais. De retour dans sa ville natale d’Okinawa suite au décès accidentel de sa mère, celui-ci se remémore une discussion qu’il avait eue avec cette dernière où elle lui promettait qu’elle lui donnerait le nom de son père, un marine américain retourné au pays, le jour où il se marierait. Malheureusement, sa mère a maintenant emporté son secret avec elle. Takashi est soudainement rappelé par sa rédaction car il a été demandé par la maison mère et doit donc s’y rendre le plus rapidement possible. Sur place, il apprend qu’il a été désigné personnellement par le sénateur américain d’origine japonaise, Kenneth Yamaoka, pour que le journaliste le suive durant sa campagne présidentielle afin de réaliser un reportage exclusif. Cela ne manque pas d’étonner Takashi, ainsi que ses collègues, car celui-ci ne s’y connaît pas spécialement en politique et ne s’occupe que de petits sujets sans prétention. Néanmoins, le jeune homme accepte le poste et part pour les USA où il fait la connaissance de Yamaoka d’une manière assez particulière puisqu’il débarque en pleine situation de crise. Voyant alors la manière dont le sénateur prend la situation à bras le corps et résout les problèmes, Takashi tombe en admiration devant la volonté et le charisme de cet homme.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après les huit premiers tomes parus aux éditions J’ai Lu, c’est maintenant au tour de Casterman de reprendre cette série en éditant le neuvième volume simultanément à la réédition des deux premiers. Si cette série a été réalisée par un auteur à succès, spécialiste des récits d’anticipation complexes et au suspense prenant, il n’en est pas moins vrai qu’elle souffre pourtant de gros défauts. Le plus gros étant que tous les personnages sont archi-stéréotypés, que ce soit dans leur rôle ou dans leur caractère, et que leurs réactions sont donc extrêmement prévisibles, ce qui est bien dommage pour un thriller politique. Heureusement, Kaiji Kawaguchi ne nous fait pas durer un faux suspense quant à la parenté entre Takashi et Yamaoka car on la devine dès le tout premier chapitre. Un autre défaut concerne les réaction exacerbées des personnages, dans un esprit beaucoup trop nekketsu pour une histoire qui se veut ancrée dans le réalisme : le sénateur parle à des journalistes et Takashi « sent ses genoux trembler en imaginant ce qui peut arriver ». Comme il est émotif, ce petit ! Néanmoins, car il y a aussi du bon, le récit reste très prenant, même pour quelqu’un qui ne s’intéresse pas à la politique et encore moins à celle des USA, menée d’une manière très nationaliste et basée sur la personnalité plus que sur un véritable programme. Quant aux graphismes, ils se veulent réalistes mais souffrent eux aussi de pas mal de problèmes malgré un trait précis, des décors et du tramage fournis et des plans mettant du dynamisme dans des situations très figées : les expressions des personnages sont souvent trop stoïques ou trop étonnées, mais toujours exagérées à mort, et l’auteur abuse du tramage « révélation importante » en forme de halo autour des personnages lorsqu’ils prononcent une phrase clé qui se révèle parfois être du niveau de « passe-moi le sel ». Espérons que le prochain volume saura corriger tout ça.