L'histoire :
Le soir du 14 aout 1945, l'empire du Japon accepte la reddition sans conditions. L'empereur Showa fait une allocution radiophonique pour annoncer la fin de la guerre à son peuple. Le 27 septembre, l'empereur Hirohito rencontre le commandant suprême des forces alliées, le général Douglas Macarthur. Les deux hommes sont d'abord mitraillés par les journalistes puis se retrouvent seuls pour s'entretenir de la suite. Ils échangent quelques politesses. L'empereur ne tarde pas à annoncer la raison de sa visite : il assume entièrement la responsabilité des actes commis par son pays pendant la guerre, quel qu'ils soient. Puis, il se retire en disant qu'il acceptera le jugement qui lui est réservé. Le général est stupéfait car il s'attendait à le voir supplier pour être épargné. Quel genre de passé a-t-il eu pour se sacrifier pour son peuple sans sourciller ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Quel pari audacieux de nous raconter la vie de l'empereur Hirohito, considéré comme un dieu et qui s'est sacrifié pour son peuple ! Néanmoins, l'auteur a choisi de rester concentré sur son sujet : il n'est pas question de glorifier l'homme, ni de décrire le Japon, mais de nous conter l’enfance de l’Empereur, plus particulièrement son éducation. Le travail de documentation est énorme, et cela se voit car on ressent l'authenticité des scènes présentées. Du choix de ses enseignants à la création de ses écoles, en passant par son attachement à sa nourrice, l'histoire se concentre sur les moments charnières de la vie de celui qui régnera sur le Japon. On voit déjà ce qui a pu influencer sa façon d'être, de penser sans qu'on ait besoin de nous le pointer. C'est également le récit d'un garçon qui sait parfaitement qu'il ne pourra jamais mener une vie simple et ordinaire. C'est très instructif et le scénario est loin d'être rébarbatif, il sait insuffler de la vie dans les dialogues et commentaires. Les dessins, très réalistes, sont d'une très grande beauté et de qualité, on s'y croirait. Superbe !