L'histoire :
Naruse reprend le travail. Rien a changé et pourtant l'ambiance lui devient vite insupportable. Il reproche à ses collègues de faire le minimum et de toujours courber l'échine. Mais n'était-il pas comme eux avant son accident ? Lors d'un repas bien arrosé organisé pour fêter son retour, il vide son sac et fini par se disputer avec un ami. Blackout. On lui apprend le lendemain qu'il a agressé violemment son collègue. Désormais, il a une raison concrète d'avoir peur de lui-même. Il veut en savoir plus mais son médecin continue à lui assurer que tout va rentrer dans l'ordre,il n'obtiendra aucune information de celui-ci. Par chance, deux journalistes s'intéressent à son cas ce qui lui permet de découvrir l'identité du donneur. Il rencontre le père de ce dernier, ce qui confirme ses soupçons : le donneur était violent et destructeur. Le père s'avoue même soulagé de savoir son fils mort. Cela ne rate pas : Naruse s'emporte et sent une pulsion meurtrière monter en lui. Le donneur vit en lui et son influence va le plus loin en ceci : elle touche à l'amour que Naruse porte à Mégu. Ce changement est progressif,et déchire Naruse entre l'ennui que lui inspire peu à peu Mégu et la certitude qu'elle est tout pour lui. Saura-t-il rétablir le contact avec celle qu'il aime ? L'amour changera-t-il le cours des évènements ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce tome de Heads, les modifications comportementales du héros sont bien amenées. Il est intéressant de voir Naruse parfaitement lucide entre deux crises essayant de sauver ce qu'il reste de ses sentiments d'avant son accident. Il y là du docteur Jekyll et du mister Hyde, une forme particulièrement violente d'inconscient derrière ce morceau de cerveau greffé. Bref, une idée fort intéressante... Dommage qu'elle soit sous-exploitée : les troubles de Naruse se résument (dans la bouche du docteur ou les réflexions du héros) à la lutte entre sa personnalité et celle du donneur. Un mélange plus complexe des personnalités aurait par exemple été plus intrigant. Côté dessin, le trait est simple et efficace. On appréciera particulièrement les planches entre les chapitres qui reprennent la métaphore de l'autre en soi : ombres portées n'appartenant pas au corps projetant, fusion d'éléments étrangers, etc. Bref, un manga captivant mais qui risque de vous laisser sur votre faim... A suivre.