L'histoire de la série :
Aiura, lycéen, décide de profiter de ses vacances pour partir à la recherche d’un trésor familial : le sabre Karasumaru. Il se rend alors dans le Japon rural. Jouant de malchance, il se retrouve coincé dans le petit village de Kebigasawa. Là-bas il est confronté à des rites d’initiation sexuelle centenaires qui le dépassent complètement. Sans tabous, les villageois s’adonnent apparemment aux plaisirs de la chair selon leurs envies. Et les jeunes ont droit à tout le cérémonial de découverte de l’acte sexuel. Entre peur, incompréhension et désir, Aiura n’est pas au bout de ses peines… Surtout que l’auberge où il trouve refuge est tenue par une hôtesse au charme envoûtant. Sans parler de sa fille, Sumiko, dont le caractère reste un mystère. Aiura va-t-il sortir indemne de tout ça ?
L'histoire :
Aiura loupe encore une fois son départ du village de Kebigasawa. Cette fois-ci, c’est à cause d’une dispute avec Sumiko qui finit par jeter le sabre tant recherché dans une rivière. Après des recherches infructueuses, c'est un Aiura fiévreux qui est recueilli par Sachié. Cette jeune femme est par bonheur une des rares personnes qui lui paraît normale dans ce village. Mais malgré son état, il doit encore préparer le terrain pour que la sœur de Sachié reçoive une visite nocturne discrète, à l'insu de Sachié elle-même, comme il l'avait promis au frère de Sumiko. Tout tourne très vite au désastre et Aiura, désespéré, perd les pédales. Il finit par détaler en catastrophe de chez Sachié en direction de l’auberge. Là-bas, après avoir croisé une Sumiko de marbre, il finit par atterrir dans le futon de son hôtesse. La notion d’adultère semble ne pas avoir percé ce coin reculé du Japon. Aiura apprend de l'aveu de la propre mère de Sumiko qu’elle ne sait pas qui est le père de la jeune fille. Aiura est plus que jamais décidé à partir, mais il n’en est pas encore au bout de ses surprises…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec Initiation, Delcourt/Akata a pris un pari dangereux. Si le caractère violent des mangas est déjà reconnu en occident, la sexualité reste un sujet délicat. Vous aurez compris, ce manga n’est pas à laisser entre toutes les mains, ne serait-ce que pour ses passages très explicites. Mais si la sexualité est au cœur du manga, il faut reconnaître que Haruko Kashiwagi le traite avec intelligence. Sans prendre position, l’auteur nous présente la confrontation d’un jeune japonais des villes, prude, à des villageois beaucoup plus libérés. Petite précision, ils ne font que suivre une tradition ancestrale, dans laquelle l’acte sexuel a une autre signification que celle communément admise : C’est un besoin naturel que l’on se doit de satisfaire et, comme pour les autres besoins vitaux, les jeunes bénéficient de l’expérience des adultes. Cette approche serait même plus authentique, puisque nombreux sont ceux qui pensent que la pudeur a été introduite au Japon par les occidentaux. Bref, ce manga aborde avec une histoire très amusante un sujet passionnant. Le tout est servi par un dessin au style pas vraiment moderne, avec des traits gras et des visages très ronds, mais efficace et sans bavures. Pari gagné.