L'histoire :
Tenka Taihei a beau s’être engagé dans l’armée japonaise, il ne peut poursuivre les combats contre les soldats du Paipania. Il choisit donc de déserter et finit par rencontrer un dénommé Otomo Hirosumi, lui aussi japonais. Tous les deux se lient d’amitié et finissent par errer ensemble. Alors qu’ils n’ont croisé que des cadavres, ils trouvent refuge dans un village abandonné et passent la nuit là-bas avant d’être réveillés par des soldats. Emmenés dans un camp, ils passent la journée suivante en cellule. Taihei est ensuite conduit auprès du capitaine Reach, une femme occupant le poste d’officier de santé. Alors qu’elle demande à rester seule avec lui, elle se déshabille et l’incite à le rejoindre dans le lit. Devant la beauté de celle-ci, le déserteur ne se fait pas prier et se jette sur elle. Mais, au moment où il s’apprête à rentrer sous les couvertures, il tombe soudain dans un conduit, et au bout se trouve une machine qui récupère alors sa semence. Exténué, Taihei retourne ensuite dans sa cellule. Otomo, de son côté, a offert ses services aux militaires. Ceux-ci attendent de lui que ses expériences scientifiques passées deviennent réalité et qu’une nouvelle race d’humains soit ainsi créée. Or, Taihei semble tout indiqué pour fournir les spermatozoïdes nécessaires...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs de mangas connaissent sûrement déjà le nom d’Osamu Tezuka, qui est considéré par beaucoup comme le Dieu du manga et dont la production est colossale. Pendant de nombreuses années, les éditeurs français ont publié nombre de ses chefs-d’œuvre tels que L’histoire des 3 Adolf, Ayako ou bien encore Astro Boy, ainsi que bien d’autres titres plus ou moins indispensables. C’est donc avec étonnement que l’on voit arriver seulement aujourd’hui Debout l’Humanité ! aux éditions Flblb. Si d’emblée, on reconnaît le style visuel inimitable du mangaka, on remarquera sans peine que celui-ci est moins soigné qu’à l’accoutumée et rappelle plutôt celui des dessins de presse. Cet album fut créé entre 1967 et 1968, période à laquelle la guerre du Vietnam battait son plein, et c’est donc marqué d’une certaine empreinte politique et militariste que Tezuka l’a écrit et dessiné. Ce titre raconte au travers d’un beau pavé de 430 pages les déboires de Tenka Taihei, un déserteur japonais qui se retrouve donneur de sperme pour des expérimentations génétiques douteuses. Brassant les thèmes avec brio, l’auteur offre un récit dense et passionnant. Avec son humour si caractéristique, il évoque sans complaisance les déboires de la science et de la guerre dans une ambiance des plus épiques. On pense alors bien évidemment à d’autres mangas de l’auteur comme Avaler la Terre ou Demain les oiseaux. Les éditions Flblb ont eu le courage de sortir un ouvrage moins fignolé esthétiquement que bien d’autres titres du mangaka mais peuvent se targuer d’avoir publié l’un de ses chefs-d’œuvre. Une lecture indispensable.