L'histoire :
En dernière année de collège, Nagisa est blasée par la vie et ne s’entend pas très bien avec ses camarades qu’elle juge sans intérêt. En fait, pendant que tous pensent à leur futur uniforme de lycée, Nagisa ne se sent pas concernée par ces interrogations car elle a prévu de ne pas continuer ses études et de devenir soldat au sein des forces d’auto-défense. Un jour, une nouvelle élève arrive : prénommée Mokuzu, celle-ci se présente comme une étant une sirène et se montre assez désagréable avec les autres. Après avoir bu d’une traite une bouteille d’eau, la demoiselle s’avance dans les rangées pour aller s’asseoir mais on lui fait un croche-pattes qui la fait tomber à genoux. Nagisa remarque alors d’étranges tâches sur les jambes de Mokuzu qui lui rend un regard agressif avant de lui lancer un « va en enfer » rageur. Après les cours, Nagisa s’apprête à rentrer chez elle quand elle reçoit une bouteille d’eau sur la tête : il s’agit de Mokuzu qui veut devenir son amie. Nagisa n’apprécie pas du tout le comportement de sa nouvelle camarade mais les deux jeunes filles vont pourtant rapidement se lier d’amitié d’une manière tout à fait inattendue...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec une couverture sur fond blanc pour souligner l’innocence des enfants et un titre qui annonce un ton grave, on est d’emblée intrigué par A lollypop or a bullet. Pour mettre fin au suspense, voici le synopsis : Nagisa, une collégienne orpheline de père et dont le frère est hikikomori, trouve la vie fade et veut devenir soldat au lieu d’aller au lycée, mais son regard sur le monde va changer suite à sa rencontre avec Mokuzu, une camarade qui raconte être une sirène pour échapper à son quotidien malheureux. Racontée du point de vue de Nagisa, on découvre donc l’amitié naissante de ces deux jeunes filles qui, bien loin d’une ambiance mièvre et futile, ont une vie de famille difficile et veulent fuir cette misère affective, chacune ayant une manière différente de s’y prendre. Si on se doute que Mokuzu n’est pas vraiment une sirène, on sent également que la demoiselle cache de sombres choses et le drame n’est pas loin de poindre son nez, et cette note mystérieuse éveille notre curiosité. A la fois subtile, fragile, réaliste et prenante, l’intrigue prend le temps de s’installer tout comme l’ambiance de malaise qui nous envahit lorsqu’on s’immerge dans le récit. Par ailleurs, les personnages sont expressifs à souhait, évoluant dans des planches fournies, découpées de manière dynamique et aux décors détaillés. Le tramage est quant à lui varié mais n’a pas toujours un rendu du meilleur effet mais cela n’est pas bien gênant. Une première moitié de diptyque très convaincante donc.