L'histoire :
Un homme s’approche d’une infirmerie où les malades s’accumulent. Celui-ci se dirige vers l’hôtesse d’accueil quand brusquement il implose en un monstre blanc dévastant toute la salle. Dans une usine, Mlle Tadohomi cherche à rencontrer un des ouvriers nommé Itô. Celle-ci fait partie d’une organisation secrète qui souhaiterait que le jeune homme les aide à combattre cette menace, où des humains se transformeraient en shiro gauna (monstre blanc). Celui-ci refuse et décide de quitter l’usine. Mais en sortant, il se met à contempler l’horizon. C’est alors qu’une sorte d’armure faite d’ossements sortant de sa colonne vertébrale le recouvre, faisant de lui, un kudo gauna. Il se dirige alors vers un bâtiment où des militaires tentent de venir à bout d’un monstre blanc. En fonçant vers l’ennemi, le combat prend une allure beaucoup plus violente et aérienne. Tant et si bien qu’Itô achève son adversaire en lui arrachant ses tripes. C’est un «homme» complètement épuisé sur lequel les militaires tombent. La police arrive sur les lieux et commencent à mener son enquête, notamment l’inspecteur Sakijima qui voudrait bien découvrir qui est à l’origine de ces expériences monstrueuses.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Abara est un diptyque de Tsutomu Nihei. Ce mangaka est connu pour la série Blame ! et le one-shot Noise, tout deux parus chez Glénat. Son style est particulier puisque le trait de ses dessins est fin et par moment hachuré. La lecture de ses œuvres exige également une forte concentration du fait que l’auteur use d’ellipses radicales lors des scènes d’actions. On peut donc dire que la lecture de ses mangas reste quelque peu difficile d’accès. Les décors dévoilés sont vertigineux et amplifient le sentiment d’oppression, ils mélangent allègrement structures médiévales (le Q.G. de l’organisation secrète) et édifices gigantesques, faisant penser à Gunnm de Yukito Kishiro (chez Glénat) et à Requiem d’Olivier Ledroit (chez Nickel). Les structures présentent aussi un soucis du détail rapprochant Tsutomu Nihei de Masamune Shirow (Apple Seed, Ghost in the shell) et l’exosquelette d’Itô nous fait penser au design de H.R. Giger (Alien). Toutes ces références n’empêchent pas ce mangaka d’avoir un style très personnel. L’histoire d’Abara est entourée de mystères et l’auteur prend son temps pour la mettre en place. La lecture de ce premier tome est certes prometteuse mais dépend du second pour juger de sa véritable valeur intrinsèque. A suivre de très près…