L'histoire :
Dans un futur et en un lieu indéterminé, Killy arpente une cité labyrinthique avec un petit garçon. Alors qu’ils franchissent un pont immense reliant deux mégastructures, un drôle de type - un cyborg - s'approche. Avant qu’il n’arrive à leur hauteur, l'enfant se cache dans un trou du pont derrière Killy, ce dernier attendant que l’étranger le rejoigne. Une fois qu’il les a rejoints, ce dernier demande à Killy où est passé l’autre personne qu’il avait cru apercevoir de loin. L'espèce est devenue rare depuis qu'un virus s'est répandu, et les spécimens aux gènes non altérés encore plus. Killy sort alors de sa turpitude et, sans dire un mot, dégaine son arme. Il tire ensuite une balle d’énergie en plein poitrail de l’individu louche, et ce dernier est littéralement découpé en deux morceaux par la violence du coup. Killy et l’enfant repartent ensuite et laissent leur victime derrière eux. Pourtant, celle-ci n'a pas encore rendu son dernier souffle et, quelques minutes plus tard, deux autres êtres le rejoignent, eux aussi des cyborgs, et se câblent à l’étranger pour récupérer les informations concernant l’enfant non infecté. Tous deux se pressent ensuite et finissent par rattraper Killy et leur cible. Le protecteur de l'enfant ne se pose aucune question et dégaine à nouveau son pistolet mais ses adversaires se montrent cette fois bien plus tenaces que le précédent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
C'est auréolé d'une certaine réputation que débarque Blame ! en France. Cette première série de Tsutomu Nihei frappera d'emblée les lecteurs par son univers très particulier. L'histoire prend place dans un endroit dont on ne sait pas grand-chose : est-ce la Terre après une terrible catastrophe, ou tout simplement dans un futur très, très lointain, ou bien encore se trouve-t-on sur une autre planète ? Le mangaka se fera le plus grand plaisir de ne jamais le clarifier dans ce premier opus. L'identité de Killy reste elle aussi évasive, même si l'on comprend qu'il remplit des missions dans une cité labyrinthique sans fin et de plusieurs milliers de niveaux. Devant tant de mystères et de non-dits, on pourrait croire le récit faible et sans consistance, mais il n'en est rien. Nihei réussit à imposer une atmosphère de chaos et d'ultra-violence comme nul autre. Cet auteur pourrait être comparé à un mélange de Katsuhiro Otomo et H.R. Giger, l'univers post-apocalyptique évoquant le premier avec une touche cyber-gothique propre au second. Graphiquement, Nihei explose les pupilles par son style d'ores et déjà unique et personnel. Son trait est fin et fortement encré, la noirceur transpire de chaque case, les décors sont à tomber et les séquences d'action juste spectaculaires. Auteur influencé par les jeux vidéo, le cinéma et l'architecture (dans laquelle Nihei a fait de hautes études !), ce mangaka marque les esprits d'emblée. Une put** de claque !