L'histoire :
La destruction de la ville tenue par les robots a complétement déprimé Ryû, lui qui croyait son calvaire terminé et qu’il allait enfin pouvoir retrouver la civilisation. Après avoir fouillé les décombres à la recherche de tout ce qui pourrait être utile, les autres reviennent le chercher : il n’y a plus rien à faire ici et il faut repartir, continuer d’avancer. God propose de traverser au plus vite les montagnes qu’ils aperçoivent au loin car l’hiver arrive bientôt. Pour réconforter Ryû, God lui dit qu’ils trouveront peut-être une autre ville au-delà de ces montagnes, mais cela n’enlève pas la mauvaise mine du garçon qui se remet en route à contrecœur. Pendant le voyage, lors d’une chasse, Ryû tombe par hasard sur un endroit où des humains vivent emmêlés dans des racines d’arbres, apparemment en symbiose : chaque arbre nourrit un humain qui se contente de rester là à vivre comme un légume, tandis les déjections qu’il produit avec la sève qu’il avale ont une odeur qui attire et endort les divers prédateurs, qui nourrissent à leur tour la plante. Ryû se moque alors de God : voilà la forme que prend la vie en harmonie de l’homme avec la nature ! Si c’est là son idéal, il ne vaut pas la peine d’être atteint ! Mais God ne permet pas à Ryû d’ainsi tourner en dérision ses propos et la dispute éclate entre les deux hommes...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après un second volet où, mine de rien, le scénario passait vraiment beaucoup (trop) de temps sur un même événement (la prise de la cité tenue par les robots), ce troisième opus rattrape un peu la donne. Pourtant, cela part assez mal : après la découverte de la ville des robots, Ryû et son groupe trouvent dès le début de ce nouveau tome une seconde ville, tenue cette fois par des humains. Le parallèle et la rapidité avec laquelle cela arrive paraissent dès lors exagérés mais, heureusement, l’auteur arrive finalement à rendre tout cela intéressant, et même carrément prenant sur la fin. En effet, au lieu de simplement nous présenter des humains en phase de civilisation, Shotaro Ishinomori place le propos ailleurs : posant tout d’abord des questions sur la manipulation des hommes grâce à la technologie, il développe ensuite la conclusion de cette deuxième partie (du livre premier). Là, on a enfin droit à des explications quant à ce qui a transformé la Terre à ce point et au rôle que va désormais devoir tenir Ryû dans ce nouveau monde. L’action étant plus rythmée qu’auparavant dans la première moitié et les révélations omniprésentes dans la seconde, on peut donc dire que ce troisième tome est une réussite. Côté dessin, le mangaka propose comme toujours un travail fourni ainsi que de nombreuses double-pages très détaillées, surtout lors des explications dans les derniers chapitres. Malgré le style qui a bien vieilli, les planches sont d’ailleurs la plupart du temps impressionnantes vu la quantité de travail qu’elles renferment. Après un deuxième volume en demi-teinte, ce troisième confirme donc finalement les qualités de cette série qui est définitivement un classique du genre.