L'histoire :
Comme ils n’ont que 3 jours pour identifier tous les mystérieux vins sans étiquette de la cave s’ils veulent réussir à sauver la situation financière de M. Morishita, Shizuku et Isseï ont décidé de se mettre tout de suite à l’œuvre. Comme il ne s’agit pas cette fois d’un duel, les deux demi-frères conviennent qu’il s’agit de se montrer le plus efficace possible en utilisant les points forts de chacun. De fait, maître Robert leur demande de changer de binôme : ainsi, Shizuku va faire équipe avec Loulan pour identifier les fins grâce à leur odorat surdéveloppé, tandis qu’Isseï et Miyabi tenteront de leur côté de les identifier grâce à leurs connaissances théoriques. Après avoir pris des photos des formes des bouteilles, de leurs bouchons et des capsules, Miyabi et Isseï vont donc à l’hôtel de ce dernier pour vérifier ces informations avec les bases de données de chacun. Quant à Shizuku et Loulan, restés seuls, ils continuent de séparer les bouteilles des vins abîmés des autres jusqu’à la nuit. Pour les deux binômes, cela va alors être l’occasion de faire un peu plus ample connaissance avec le partenaire rival...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En amenant cette histoire de cave aux nombreux vins mystérieux, le scénariste a eu une idée assez intéressante sur plusieurs points. Tout d’abord, le mélange des binômes permet de faire discuter les protagonistes et de les approfondir un peu, tout en complexifiant encore la situation (Miyabi n’est pas insensible au talent d’Isseï tandis que ce dernier lui fait ouvertement des avances de recrutement, voire plus si affinités, et Shizuku et Loulan sont visiblement fait pour s’entendre tant leur personnalité et leur façon d’appréhender le vin se ressemblent). Ensuite, cette trêve entre les deux frères ennemis est une belle image de ce que la magie du vin peut accomplir en réunissant des gens à l’origine antagonistes. Grâce à cela, on a donc l’occasion de voir Shizuku et Isseï faire équipe et apprécier les qualités l’un de l’autre, et aussi parler de leur passion en oubliant leurs différents. Après cette partie sympathique, l’heure est venue d’entendre l’énigme concernant le 5ème apôtre et, cette fois, cela semble plonger à la fois Shizuku mais aussi Isseï dans un état de stress important. Mais le scénariste rate ensuite son virage et nous propose des rebondissements tellement énormes (un défaut qu’il avait d’ailleurs déjà montré pour un précédent apôtre) qu’ils en décrédibilisent le tout. Ainsi, Shizuku sauve par hasard une jeune fille en montagne qui lui demande ensuite de bien vouloir résoudre une énigme pour elle, qui se trouve être presque la même que celle du testament, à savoir trouver le nom d’un vin qui évoque une montagne précise selon certaines conditions ! Bien évidemment, cela va directement aider le jeune homme à se mettre sur la piste du vin considéré comme le 5ème apôtre... D’une manière également peu subtile, le scénario passe ensuite sur Isseï qui redoute cette histoire de montagne et en fait tout un pataquès pour pas grand-chose, allant même jusqu’à pratiquer de l’hypnose régressive à base de vin pour se rappeler d’un souvenir traumatisant avec sa mère et qui se serait apparemment déroulé en montagne... Bref, tout cela sent le manque d’inspiration et on espère au moins que la suite saura montrer plus de subtilité. Si l’histoire de cette seconde partie déçoit donc un peu, les graphismes sont quant à eux irréprochables, notamment en ce qui concerne les nombreuses scènes en montagne dont les décors sont très bien rendus. Encore une fois, le vrai héros reste le vin et il nous est donné d’en apprendre sur tout ce qui concerne la conservation et les manières de boucher les bouteilles, tandis que d’un autre côté on découvre plusieurs nouveaux crus alléchants, et notamment des blancs. Si cet opus ne fait pas dans la subtilité scénaristique, l’intérêt est dont toujours présent grâce à un fond solide, tel un vin italien au corps puissant et qui manquerait un peu de finesse mais qu’on peut tout de même apprécier d’une autre manière.