L'histoire :
Vingt-trois années ont passé après la campagne d’été d’Osaka, conflit ayant eu lieu vers 1638. Yorozu Genkuro, un guerrier errant traverse une forêt et tombe en chemin sur une bande de voyous ayant kidnappé une jeune fille. Engagé par sa famille pour la retrouver et la libérer, l’homme en impose, notamment à cause de l’immense épée qu’il porte sur son dos. Attaquant les brigands par surprise, il en décapite un aussi sec et continue son carnage, aucun d’eux ne semblant capable de s’opposer à lui. Même en prenant la jeune fille en guise de bouclier, rien n’y fait : le guerrier est bien trop fort pour eux. Alors qu’il s’apprête à ramener l’otage auprès de sa famille, une lumière vive illumine le ciel. Celle-ci provient d’un objet étrange dont la forme est inconnue aux yeux de Genkuro. Plus loin dans la forêt, un moine accompagnant la princesse Maï avec deux bretteurs se rendent au village d’Akasaka pour y retrouver leur seigneur mais eux aussi voient cette étrange lumière. Peu après, alors qu’ils ne savent pas à quoi s’attendre, des ninjas apparaissent et les attaquent...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
S’il est un romancier célèbre dans son pays, Baku Yumemakura n’est pas encore très renommé dans le notre. Pourtant, ses travaux ont déjà été reconnus d’une certaine façon puisque Le sommet des dieux de Jiro Taniguchi, étant une adaptation d’un de ses romans, avait reçu à Angoulême le prix du meilleur scénario. Depuis Onmyôji (chez Delcourt), aucune autre série scénarisée par l’auteur n’avait été publiée. Avec Taitei no Ken, il mêle deux genres qui jusqu’ici n’avaient jamais été mis en relation auparavant : le récit de samouraï et le fantastique, ambiance extraterrestre. Bien évidemment, le rendu est bien loin d’un film comme Le gendarme et les extra-terrestres et tombe plutôt dans une barbarie bien saignante. Avec un récit qui prend son temps - tellement d’ailleurs qu’à la fin de ce volume il ne s’est encore rien passé (ou presque) -, on pourrait croire que le titre passe totalement inaperçu mais cela serait sans compter sur les dessins de Dohe, un dessinateur sud-coréen qui avait déjà montré sur Chevaliers dragons (avec Ange au scénario, chez Soleil) de grandes qualités visuelles. Rien que pour la qualité de ses planches, Taitei no Ken mériterait presque l’achat mais cette odyssée saignante et simpliste laisse malheureusement un goût légèrement amer dans la bouche.