L'histoire :
Je suis un artiste, plus particulièrement un peintre obsédé par le rouge du sang. J’ai condamné toutes les fenêtres de mon atelier et, reclus à l’intérieur, je passe toutes mes journées à représenter l’enfer. Pour moi, il n’y a rien de plus beau que le sang et c’est pourquoi j’utilise ce liquide pour peindre. Il n’y a qu’à voir le nombre de cicatrices sur mon corps que je mutile pour avoir assez de rouge. Mon atelier est rempli de mes œuvres, ce qui fait que je suis en permanence empreint de cette fabuleuse odeur. Récemment, j’ai commencé mon ultime œuvre pour représenter un panorama de l’enfer. Seulement, il me faut beaucoup de sang pour cela : tous les matins, je bois donc de l’acide chlorhydrique pour en vomir et avoir de quoi peindre. Mais laissez-moi d’abord vous présenter mes autres œuvres et vous parler de ma famille...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Auteur de Serpent rouge et de L’enfant insecte, Hideshi Hino nous livre ici la vision de l’enfer d’un peintre complètement fou. Peignant avec son propre sang, l’homme dessine de véritables visions d’apocalypse (corps brûlés, décapités, noyés...) avant de nous faire un portrait complet de sa famille qui est un regroupement de tarés aussi monstrueux que fous. Comme à son habitude, le mangaka sait mettre en scène l’horreur, fait de sang et de monstres, et les portraits (aussi bien les peintures que les présentations des personnages) sont tout à fait saisissants. Toutefois, certains passages laissent un peu dubitatifs : l’emploi de la bombe nucléaire et les coupures de journaux relatant des catastrophes veulent ancrer le récit dans notre réalité mais, malheureusement, cela arrive comme un cheveu sur la soupe et le délire ne parvient pas à nous emporter. Toutefois, cela n’est pas la majeure partie des horreurs décrites et on peut donc apprécier la lecture sans aucun problème. Les graphismes retranscrivent particulièrement bien l’ambiance glauque. Les personnages, dont les têtes font vraiment peur, évoluent dans des planches aux décors très sombres, ce qui participe à notre immersion. Ce panorama est somme toute une bonne plongée dans l’enfer, malgré quelques fausses notes.