L'histoire :
Allemagne de l’ouest, dans les années 60. Clara, de riche ascendance, et Rinichiro, un japonais talentueux et sportif de haut niveau, forment un couple peu commun mais où les deux sexes paraissent égaux. Tous deux se baladent à cheval dans la campagne tout en débattant du dressage des animaux. De son côté, Pauline, fille de la marquise Jansen, parcours l’espace-temps de la Terre à bord de son vaisseau spatio-temporel. Venant du lointainement futur empire cosmique EHS où les femmes règnent en maîtresse, celle-ci survole différentes époques du monde afin d’observer la migration de la tribu de ses lointains ancêtres germaniques. Voyageant depuis un moment déjà, elle se met à penser à sa femme (!) Robert (un homme), resté sur la planète mère, obligé de l’attendre doté d’une ceinture de chasteté. Mettant en marche ses réacteurs dimensionnels, elle repart alors vers son époque à la vitesse d’1/6 d’année par seconde. Pour passer le temps, elle se pose sur son repose-pied vivant et s’enfourne un cigare hormonal dans la bouche avant de s’adonner aux joies du cunnilingus grâce à ce meuble télépathe, celui-ci passant ainsi de repose-pied à objet sexuel. Comme tous ses semblables, il est issu d’un yapou, un individu appartenant au sous-peuple d’une nation anciennement appelée le Japon à l’époque où on les considérait encore comme des humains normaux. Perdue dans son monde de plaisirs, Pauline ne remarque pas que son vaisseau subit un dysfonctionnement et s’écrase alors sur la terre à l’époque de Clara et Rinichiro…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Déjà, ça commence mal ! La couverture est inversée par rapport au sens de lecture ! Le point positif est que l’on commence ainsi par lire la postface de l’auteur qui permet de mieux situer l’état d’esprit dans lequel cette histoire a été créée, et on en a bien besoin. Donc, une fois la dernière page lue, on voit que l’éditeur s’est raté et l’on repart du bon côté après s’être gâché la fin du volume. Et là, c’est le second choc, visuel cette fois-ci. En effet, le dessinateur de Golden Boy (aux regrettées éditions Dynamic) et Talulu (Tonkam) ne s’est vraiment pas foulé le poignet pour réaliser cette œuvre. Passé les 2 premières pages originellement en couleur, les décors deviennent inexistants et le tramage grossier et mauvais. Et ce n’est pas le peu de soin apporté aux personnages ou à la mise en scène qui rattrape cela d’une quelconque manière. Côté scénario maintenant, précisons que ce manga est une adaptation dessinée d’écrits réalisés après-guerre par un auteur masochiste paraissant dans une revue pour pervers. La démarche générale est de présenter une société future où certains travers actuels ont été poussés à leurs paroxysmes et où, pour changer, la société est entièrement centrée autour des femmes toutes puissantes. Si l’on comprend la démarche de l’auteur, surtout une fois remise dans son contexte, il n’en reste pas moins que cette adaptation est spécialement mauvaise. On a la plupart du temps l’impression que le dessinateur recopie des pans entiers de texte qu’il cherche ensuite à illustrer, mais ce qui passe bien dans un roman devient vite beaucoup trop long dans un manga et les explications sont plus gonflantes qu’intéressantes tant l’histoire n’avance pas d’un iota. A lire néanmoins si vous désirez savoir jusqu’où l’avilissement humain et le mauvais goût peuvent aller.