L'histoire :
Dans l’arène de sa guilde, le jeune Soul, « maître des Contes de Perrault », affronte Ozzy, le « grand maître d’Oz » et vénérable de la guilde du Sacré-Cœur. Ils possèdent tous deux des codex célèbres et uniques, Les contes de ma mère l’Oye pour le jeune homme, Le magicien d’Oz et Le merveilleux pays d’Oz pour Ozzy, desquels ils invoquent les personnages et les manipulent en fonction de leur force mentale. Dans l’arène, les affrontements sont règlementés et codifiés, mais cette magie peut également être utilisée en dehors, pour le meilleur ou pour le pire... Leur combat d’entraînement est soudain interrompu par un messager venu leur annoncer un terrible événement : pour la seconde fois, un bookmaster a été mortellement attaqué et on lui a volé son codex. L’agresseur serait un renard, peut-être même « le » renard, une créature venue d’un livre pourtant censé avoir été scellé. L’heure est grave, l’état d’urgence est décrété et les maîtres des trois grandes guildes se réunissent : Victorine Leclerc, la vénérable de la guilde de Versailles et plus puissante bookmaster de tout Paris, maîtresse des Fables de La Fontaine, des Fables d’Esope et du Roman de Renart ; Khalifa le grand, vénérable de la redoutée guilde des ombres et maître des Mille et Une Nuits, et Ozzy. Les deux derniers pensent que la créature incriminée est le renard du Roman de Renart que Victorine est censée garder en lieu sûr depuis un ancien drame. Cette dernière n’apprécie pas de se voir accuser et accepte de leur prouver qu’ils se trompent en ouvrant son coffre-fort devant eux. Seulement, à sa grande surprise, le codex a bel et bien disparu ! Soul et ses deux amis, Maya, pupille de la guilde de Versailles et maîtresse de 20 000 lieues sous les mers, et Bao, de la guilde des ombres, maître du Voyage vers l’occident, ont écouté aux portes avant d’être envoyés en sécurité chez le grand-père de Soul. Seulement, lorsque celui-ci entend parler de renard, il fait tout de suite le lien avec les événements qui ont couté la vie aux parents de Soul. Il leur raconte alors ce qu’il s’est réellement passé à l’époque lorsque le père de Soul et sa femme, la fille de Victorine, avec qui il tentait de s’enfuir, furent attaqués par le personnage principal du Roman de Renart...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après City Hall, Rémi Guérin et Guillaume Lapeyre reviennent aux côtés cette fois de Sylvain Dos Santos pour nous narrer un récit qui se déroule à nouveau dans un monde où les livres disposent d’un grand pouvoir. Si dans la précédente série, il s’agissait surtout du papier et de ce qu’on pouvait écrire dessus, ce sont cette fois les grands classiques de la littérature qui permettent à certains, appelés les bookmasters, d’en invoquer les personnages dans la réalité. L’idée est bien trouvée et peut ainsi donner lieu à des combats originaux (imaginez par exemple Némo de 20 000 lieues sous les mers affrontant une créature mystérieuse issue d’un récit d’Edgard Alan Poe !). Si l’histoire commence tout d’abord par nous montrer que ces duels semblent se dérouler en arène et de manière codifiée à la façon de Pokémon ou du jeu de cartes de Yu Gi Oh, on passe très vite à un autre type de récit lorsque des protagonistes sont tués par des personnages de contes agissant dans la réalité. On embraye alors sur le début de l’enquête où les héros principaux, trois jeunes aux origines et allégeances hétéroclites venant chacun d’une des trois principales guildes de bookmasters, vont également tenter de faire la lumière sur leurs origines parsemées de drames. C’est riche en idées et cela commence plutôt bien, mais cela fait également beaucoup de choses de lancées en seulement quelques chapitres, et on reste finalement un peu frustré de voir le récit ne réellement décoller qu’à la toute fin du volume. Evidemment, cela nous donne immédiatement envie de connaître la suite de la série, mais il est vrai qu’un ou deux chapitres de plus n’auraient pas été de trop dans ce premier opus. Les protagonistes, leurs relations et leur caractère sont assez classiques, mais le récit est suffisamment intéressant pour que cela ne gêne pas pour le moment. Côté dessin, c’est sans surprise du bon boulot, Guillaume Lapeyre ayant rôdé son style manga. Le trait est un tout petit peu plus rond et semble s’adresser à un public légèrement moins vieux que pour City Hall, mais les aficionados ne seront absolument pas dépaysés. Le character design est classique mais réussi, et la pléthore de personnages fantastiques issus de la littérature permet d’en avoir de tous les styles. Les planches sont soignées, détaillées, dynamiques et lisibles, et le travail de tramage semble avoir également fait un bond en avant. Bref, Booksterz commence bien, et on a envie de rapidement pouvoir lire la suite !