L'histoire :
Février 1944. Suzu s’est rendue au puits pour récupérer de l’eau dans des seaux. En effet, il y a très souvent des coupures d’eau courante car l’armée est prioritaire : se servir du puits est donc ce qu’il y a de plus sûr pour avoir de l’eau. La jeune femme est en train de puiser de l’eau quand arrive un marin qui se montre très familier, et pour cause : il s’agit de son ami d’enfance Mizuhara ! Suzu est contente de le revoir et accepte de le laisser l’aider pour les tâches ménagères. Du coup, Mizuhara se fait inviter à la maison de la belle-famille de Suzu. Au moment du repas, tout le monde se montre accueillant et gentil avec Mizuhara. En fait, le seul à rester muet est le mari de Suzu. Pourtant, ce dernier va se montrer compréhensif en autorisant Suzu à rester seule avec Mizuhara pour discuter car c’est probablement la dernière fois qu’ils se verront...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Contrairement au volume précédent qui couvrait plus d’une dizaine d’années de la vie de Suzu, celui-ci s’intéresse à une période beaucoup plus courte allant de décembre 1944 jusqu’à janvier 1947. Bien évidemment, en plus de la vie de femme au foyer chez sa belle-famille, l’histoire nous raconte la guerre du point de vue des civils. On croise certes quelques militaires mais l’auteur a préféré se concentrer sur l’impact des bombardements, de la bombe nucléaire, de la défaite et de l’après-guerre sur les gens « ordinaires ». Si les premiers épisodes ne sont pas aussi poignants qu’on aurait pu l’espérer, les autres savent en revanche y faire dès lors que les familles de Suzu et son mari sont touchées de plein fouet. Là, on prend conscience de la dureté de leur vie, de la résignation de certains, de la colère des autres et du chagrin général. L’horreur de la guerre est montrée sans racolage ni détour mais, comme toujours dans les œuvres de l’auteur, c’est l’humain qui est au centre du récit et c’est pour cela qu’on se laisse à chaque fois attendrir par les histoires proposées. Bref, la lecture de ce dernier volet est vraiment émouvante et on aurait tort de s’en priver !