L'histoire :
En Amérique du sud, dans le pays de Canivaria plus précisément, le directeur de la filiale de la société Edo s’est fait virer et son remplaçant, Hiroshi Hitomo, est en fait un petit japonais de 35 ans pistonné par le directeur. Le jour de son arrivée au pays, celui-ci va directement dans les locaux de la société et son prédécesseur s’énerve contre lui. A la fin de la journée, Hiroshi et des collègues se rendent dans un bar à l’ambiance japonaise et, un peu éméché à cause de l’alcool, il s’emporte devant une vidéo de sumo, sport qu’il voulait exercer lorsqu’il était plus jeune. A la fin de la soirée, il rentre à l’hôtel où il a la surprise de voir sa femme encore debout et celle-ci est en compagnie de la femme de l’ancien directeur. Après quinze ans de vie commune, ce dernier vient de la jeter pour repartir au Japon et, dans un accès de désespoir, elle l’a tué. Hiroshi est très embêté : il n’a passé qu’une journée en tant que directeur avant de connaître un scandale. Et ce n’est que le début de ses soucis : le lendemain, en se rendant au travail, il est pris dans les embouteillages à causes d’émeutes dans la ville…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avant d’entamer la lecture de ce one-shot, sachez que ce titre est inachevé puisque Osamu Tezuka est mort avant de pouvoir en écrire la fin. Mais, si cela ne vous décourage pas, vous aurez le plaisir de lire une histoire très prenante, intéressante et qui possède deux niveaux de lecture. D’un côté, on suit les aventures d’un homme qui, malgré les trahisons, va continuer à se battre par esprit de vengeance, entraînant sa famille dans une spirale infernale. D’un autre côté, le titre « Gringo » (qui signifie « étranger ») n’est pas innocent : où qu’il se trouve, Hiroshi est toujours un étranger, et on le lui fait bien sentir, quand ce n’est pas sa femme qui est victime de discrimination. Cette dernière n’est d’ailleurs pas japonaise mais connaît parfaitement les traditions nippones et, sous divers aspects, la question de la nationalité est évoquée. Les graphismes s’inscrivent quant à eux dans la lignée adulte de l’auteur et se montrent particulièrement dynamiques. On regrettera cependant la qualité de l’édition car l’encre bave sur plusieurs pages. Malgré son absence de conclusion, il serait dommage de passer à côté d’un titre aussi intéressant.