L'histoire :
Ce soir, au bar, Yûko est taquine avec Ken-chan et cherche n’importe quel prétexte pour avoir un contact avec lui : elle se fait servir une bière, se fait allumer sa cigarette. Finalement, à la fin de la soirée, lorsque le Club des Divorcés ferme, Yûko et Ken-chan se rendent à l’Hinoki dans le 6ème bloc. Dans un premier temps, la patronne leur parle de musique, avant de les traiter de canailles et de se laisser aller à des confidences. Après cela, Yûko demande à Ken-chan de l’emmener à Shinjuku pour boire. Hélas, la balade ne va pas être un moment agréable…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En tant que patronne de bar, Yûko se fait bien sûr des soucis quant à la baisse de fréquentation. Mais, au-delà de son travail, c’est avant tout sa détermination à gagner sa vie toute seule, tout en élevant sa fille, et sa façon de se battre pour y arriver qui font sa force. En outre, étant donné l’époque décrite (les années 70), on ne peut que souligner la bravoure et le caractère de cette femme qui ne se décourage jamais, malgré les embuches et la pression familiale. Toutefois, sa vie de femme ne la satisfait pas pleinement et son manque d’amour se ressent pleinement lorsqu’elle s’abandonne dans les bras des hommes pour des nuits sans lendemain. Ce côté fragile est contrebalancé par des actes forts, sans donner pour autant dans la vulgarité. On sent que l’auteur se prend d’affection pour Yûko et l’admire en même temps. Il est indéniable que le mangaka a pris soin de ce titre, surtout lorsqu’on apprend le travail fourni autour, et il s’est d’ailleurs mis lui-même en scène dans l’histoire ! Faussement simple, les graphismes apportent l’ambiance mélancolique et résignée du récit, et donnent du réalisme supplémentaire aux personnages et à leur environnement. Même s’il n’est pas considéré comme un chef d’œuvre de Kazuo Kamimura, ce titre occupe clairement une place importante dans sa biographie et vaut largement le détour !