parution 01 mars 2013  éditeur Kana  collection Made in
 Public ado / adulte  Mots clés Chronique sociale / Seinen

Les cerisiers fleurissent malgré tout

Japonaise vivant en Italie, Itsuko se fait une joie de rentrer au pays voir sa famille et ses amis. Cependant, le drame du 11 mars 2011 va tout faire basculer. Une histoire intimiste et passionnante sur un drame mémorable : à dévorer.


Les cerisiers fleurissent malgré tout, manga chez Kana de Ichiguchi
  • Notre note Red Star Red Star Red Star Grey Star

    CHEF D'ŒUVRE   Green Star Green Star Green Star Green Star

    TRÈS BON   Green Star Green Star Green Star Dark Star

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    BOF. MOYEN   Green Star Dark Star Dark Star Dark Star

    BIDE   Dark Star Dark Star Dark Star Dark Star

  • Scénario Red Star Red Star Red Star Grey Star

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  • dessin Red Star Red Star Grey Star Grey Star

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L'histoire :

Mars 2011, Italie. Itsuko est japonaise mais s’est installée à Bologne où elle vit avec son mari, Angelo. Elle est rédactrice pour diverses revues japonaises et lui est auteur de BD. Ils ont prévu de se rendre au Japon dans trois semaines et Itsuko est particulièrement enthousiaste et impatiente à cette idée. Comme il est d’usage au Japon, la jeune femme prend le temps de choisir des spécialités italiennes pour offrir en souvenirs à sa famille et ses connaissances. Tous ces préparatifs lui donnent encore plus envie de retrouver son Japon natal. De plus, cela fait sept ans qu’elle n’est pas retournée au pays et elle a hâte de montrer les cerisiers en fleurs à Angelo. Mais, surtout, elle a fait la promesse à un être cher de revenir lui rendre visite. Seulement, elle n’avait pas imaginé un instant - comment aurait-elle pu ? - que le Japon serait frappé d’une terrible catastrophe : un tsunami suivi d’une explosion dans une centrale nucléaire à Fukushima...

Ce qu'on en pense sur la planète BD :

Auteur entre autres de Là où la mer murmure et America, Keiko Ichiguchi préparait un titre basé sur ses souvenirs d’enfance lorsqu’eut lieu au Japon la terrible catastrophe du 11 mars 2011 dans la province de Fukushima. Aussi, l’histoire prit une tournure non prévue au début mais toujours avec un côté biographique : à l’instar de l’auteur, l’héroïne du récit - Itsuko - a eu une enfance marquée par la maladie, s’installa en Italie où elle trouva l’amour et vécut à distance la catastrophe. Bien que toute la vie d’Itsuko soit teintée de la peur de la mort, elle n’en reste pas moins pleine de force et d’espoir, avec de constantes allusions à la nature qui continue son cours, notamment à travers l’image des cerisiers qui fleurissent malgré tout. Dans un premier temps, on découvre un portrait assez triste mais touchant d’une petite fille qui se sent à l’écart à cause de la maladie. Dans un deuxième temps, on peut suivre une femme bouleversée par ce qui arrive à son pays. En ce qui concerne la jeunesse d’Itsuko, on est ému par cette petite fille, et son obsession pour la mort ne la rend pas glauque mais plutôt très attachante : on a envie, comme sa maîtresse, de lui redonner espoir. La partie adulte est quant à elle encore plus dure mais surtout prend une échelle internationale. Les informations sur ce qu’il s’est passé à Fukushima se basent sur les données officielles que l’on connaît déjà mais le propos de l’auteur n’est pas la description de ce qu’il s’est passé : il s’agit ici de voir comment les japonais expatriés ont vécu ce drame. Peur, inquiétude, désir d’informations, tristesse, deuil et larmes sont bien évidemment de la partie, et l’impuissance ressentie par les personnages est parfaitement communiquée. On obtient ainsi un autre regard sur le drame, un regard qui met l’humain au premier plan, ce qui ne manque pas de nous toucher. Impossible en effet de rester impassible devant toute cette angoisse et cette panique qui animent les protagonistes. Le récit se veut intimiste et il y parvient aisément, ce qui le rend immersif, intense, prenant et efficace. Graphiquement, la mangaka place les personnages au premier plan de ses planches : ceux-ci étant expressifs et certains gros plans particulièrement soignés, on les trouve immédiatement sympathiques. La mise en scène est appliquée et le découpage ne manque pas de dynamisme. En revanche, les décors manquent parfois à l’appel et certaines cases ne sont pas meublées, ce qui fait parfois ressortir une sensation de vide. Néanmoins, cela ne nous empêche pas de nous plonger au cœur du récit. Au final, ce titre est plus qu’un devoir de mémoire : c’est un cri du cœur pour exprimer son amour au Japon, à découvrir absolument.

voir la fiche officielle ISBN 9782505019206