L'histoire :
Japon médiéval – XVIème siècle. Le jeune Takezô Musashi, fils et petit-fils de sabreur, s’entraîne avec un bâton lorsque sa sœur vient lui apprendre que leur mère a été congédiée par leur père, ce dernier leur amenant bientôt une nouvelle femme à la maison. Le jeune garçon ne l’accepte pas et extériorise sa colère en se battant, en volant et en jouant des mauvais tours aux habitants du village. Quelques années plus tard, il se révolte contre son père et décide de partir seul retrouver sa mère. Mais cette dernière a refait sa vie depuis et Takezô préfère s’éclipser. Sur le chemin du retour, il rencontre un guerrier qui propose d’affronter en duel n’importe qui et l’adolescent se porte volontaire. Armé d’un bâton face au sabre du guerrier expérimenté, il remporte tout de même ce premier duel grâce à sa ruse. Il a alors 13 ans. A son retour, il apprend que son père est mort et que la marâtre est partie sans demander son reste. A 16 ans, pour sauver la jolie Tsû d’un viol, il abat plusieurs hommes lors d’un combat au sabre et se réfugie ensuite dans la forêt. Là, le moine zen Shûzen, qui a élevé Tsû depuis son plus jeune âge, vient le trouver et le piège avant de le faire prisonnier dans son temple. Il lui apprend qu’un vieillard comme lui a pu ainsi l’avoir grâce à la ruse, plus forte que la force brute, et qu’une défaite est une défaite, quelles que soient les conditions : il n’y a pas de technique lâche dans un combat, seule importe la victoire. Par son discours, le moine révèle à Takezô l’essence du samouraï et de la voie à suivre pour le devenir. Et, lorsque Tsû vient le libérer, c’est fort de ces révélations que le jeune homme part sur la route afin d’améliorer sa technique. Il prendra alors le nom de Miyamoto Musashi…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Tout comme la série Vagabond (de Takahiko Inoue, chez Tonkam), le présent manga retrace la vie de Miyamoto Musashi, le plus célèbre des sabreurs japonais dans une version romancée tirée des romans La Pierre et le Sabre et La Parfaite Lumière (J’ai Lu). Malgré son style daté des années 60-70, où l’on reconnaitra d’ailleurs l’influence du trait de Tezuka dont Ishinomori a été l’élève, ce manga a été publié entre 2002 et 2005 au Japon, et l’on sent d’ailleurs une touche « moderne » dans la mise en scène très cinématographique (notamment au travers de plans comme lorsque Miyamoto apparaît en sortant de la brume ou d’une tempête de neige). Mais le style à beau faire ancien, le trait n’en est pas moins précis et travaillé, bien au contraire : les expressions des personnages sont très bien rendues ainsi que leur gestuelle, le tramage n’est pas conséquent ni subtil mais bien posé, et les différents effets d’encrage rendent très bien. On regrettera seulement que les combats ne soient pas plus détaillés ou plus lisibles car on reste souvent sur sa faim de ce côté-là. Du côté de l’histoire, l’auteur (qui, pour l’anecdote, est également celui de Cyborg 009, Kamen Rider et San Ku Kaï, ainsi que des premières séries de sentaï) a repris les thématiques en cinq chapitres du Traité des cinq roues écrit par Musashi pour les associer aux cinq périodes de la vie du sabreur. En conclusion, ce manga est un bon résumé de l’histoire du célèbre rônin qui permettra de parcourir rapidement l’ensemble de sa vie, mais ne saurait pour autant égaler la fresque de Takehiko Inoue au niveau des détails, cette dernière s’étalant déjà sur plus de 27 volumes. Néanmoins, rien n’empêche de lire les deux !