L'histoire :
Corée, début des années 1990. Ahn-Do, fils d’un instituteur et d’une femme de ménage, décide d’interrompre soudainement ses études et se fait engager comme commis de cuisine et livreur du restaurant « la grande muraille ». A 17 ans il veut voler de ses propres ailes et surtout fuir sa famille, un peu étouffé par un père un peu trop attentionné envers son fils et une mère tyranisé par son mari qui n'ose pas dire un mot. Ahn-do va alors découvrir un monde inconnu : celui des virées à moto avec les copains, des premier vrai émois amoureux et des questionnements existentiels. Il vit au gré des tournées de livraisons, de son travail en cuisine, des anecdotes des habitants du quartier et les souvenirs de son enfance. Il va apprendre auprès du cuisinier à préparer les nouilles Tchajang tandis qu'il se lie d’amitié avec un groupe de jeunes motards auprès desquels il croise l’amour pour la première fois. Il découvre également les difficultés économiques des petits commerçants : la coiffeuse pour dames qui a perdu sa clientèle pour un salon de beauté plus jeune et la supérette tenue par un vieux couple qui à du mal à se maintenir. Chahuté dans un monde qui semble agir sans lui, l'inévitable fuite s'arrêtera-t-elle un jour...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouilles Tchajang est un one-shot tout en couleur signé Chi Kyu- Sok et Byun Ki –Hyun d’après l’œuvre de Do- Hyun Ahn . Les éditions Kana marquent donc avec se titre le deuxième Manhwa de leur collection Made in et disons le de suite, c'est un beau succès. Cet album est un roman initiatique et humain qui dépeind un quotidien dans lequel tous les adolescents du monde peuvent se retrouver. Il montre en effet avec justesse ce difficile passage à l’age adulte, l'évolution d’un adolescent en quête d’identité et d'un sens à donner à sa vie. Nouilles Tchajang est un Manhawa lent mais ou l’on ne s’ennuie jamais. Le graphisme de cet album est quant à lui tout simplement splendide. Un travail à l’aquarelle magnifique qui donne à cette œuvre un style graphique totalement maîtrisé. Les deux dessinateurs ont travaillé sans s'affranchir des codes de la bande dessinée asiatique, mais en apportant une touche de dessin européen, dans les représentations des objets, et des corps. On distingue parfaitement les personnages les uns des autres, ce qui dans un manwha est appréciable, et chacun d'entre eux a un caractère affirmé, graphiquement bien rendu. Les couleurs sont parfaitement réussies, alliant l'utilisation traditionnelle des fonds blancs à des tons chauds particulièrement dans le dernier chapitre. Un manhwa à lire comme on regarderait un tableau...