L'histoire :
Alors qu’il est en train de faire une partie de shogi avec son ami Ichi, un masseur aveugle, Sabu voit une jolie jeune femme entrer chez son patron. Se disant qu’il s’agit probablement là d’une nouvelle affaire, Sabu interrompt la partie pour écouter aux portes et son intuition ne le trompe pas. En fait, le père de la jeune femme reçoit depuis quelques temps des lettres de menaces signées d’un certain chat rouge mais il refuse d’en parler à la police, aussi la demoiselle aimerait que l’oyabun Saheiji se renseigne sur cette affaire. Saheiji étant hélas alité à cause de rhumatismes, Sabu est chargé à sa place d’investiguer. Avant de mener sa propre enquête, Sabu rejoint Ichi pour lui annoncer qu’il ne peut pas reprendre la partie et lui explique les détails de son travail. Finalement, Ichi va se joindre à Sabu pour l’aider à résoudre les problèmes de la jeune femme et son aide va être précieuse...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Contrairement à ce que le titre pourrait laisser croire, Sabu & Ichi n’est pas une histoire d’amour mais plutôt une sorte de Starsky & Hutch à l’époque d’Edo puisque l’on suit un duo dans des enquêtes policières, les deux jeunes gens vivant des péripéties riches en action et en gags. Hélas, on a bien du mal à adhérer à l’ensemble car les chapitres suivent tous le même schéma : Sabu trouve une affaire où il s’agit de défendre la veuve et l’orphelin, et Ichi devine qui est le coupable qu’il finit très souvent par trancher en deux. Si cela aurait tout de même pu se montrer intéressant, on a malheureusement vite fait de s’ennuyer : chapitres répétitifs, dénouements et coupables prévisibles, suspense absent... De plus, le tandem n’est pas attachant ce qui ne contribue pas à améliorer le scénario : Sabu ne sert pas à grand-chose malgré sa volonté de défendre les innocents et Ichi, en tant que masseur aveugle qui manie particulièrement bien le sabre, est incontestablement une revisite très exagérée du célèbre Zatoichi mélangé à Hercule Poirot. L’immersion est donc difficile et, si l’action est bien là, les gags ont quant à eux oublié d’être drôles (mais peut-être l’étaient-ils en 1966, date de début de la publication au Japon)... Faisant penser à ceux d’Osamu Tezuka, les graphismes collent bien au style et à l’histoire en général. Normal, car Shotaro Ichinomori est un auteur historique qui a été l’un des disciples du maître, et c’est d’ailleurs le premier mangaka à avoir été édité en volume relié en France avec une histoire tirée de la présente série, sortie en 1979 sous le nom Le vent du nord est comme le hennissement d’un cheval noir. Les pages sont découpées de manière dynamique et sont assez fournies, les décors étant relativement nombreux et certaines pages ressemblent vraiment à des estampes. Les personnages sont expressifs et bien mis en scène, les cadrages étant particulièrement soignés. Au final, ce premier pavé volume ne captive malheureusement pas et, vu la quantité de chapitres qu’on peut y lire, la suite ne promet pas d’innovation.