L'histoire :
- Un homme revient au Japon après 40 ans d’absence dans l’espoir de léguer son héritage à sa nièce. Seulement, il ne sait pas où se trouve la jeune femme et emploie donc le détective Jôtarô Fukamachi pour cela. Ce dernier pense qu’il s’agit d’une mission facile mais va vite déchanter...
- Fukamachi reçoit un appel de Kurosaki, un yakusa du clan Yaze. Celui-ci lui montre alors le film d’une très belle femme prenant son pied avec homme. Le problème, c’est qu’il s’agit de la sœur de Kurosaki et que l’amant de cette dernière n’est pas son mari...
- Une mystérieuse femme âgée fait appel à Fukamachi comme garde du corps. En effet, la cliente est régulièrement victime d’attaques mais reste muette quant aux raisons de ces agressions...
- ...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jiro Taniguchi ne nous a pas habitués à des polars sombres et glauques, aussi est-on plutôt surpris de voir ce gekiga paraître. Dans un Tokyo des années 70, le détective Jôtarô Fukamachi a pour devise « Trouble is my business » et accepte toute mission qui paye bien du moment qu’il ne s’agit pas de tuer quelqu’un. Un peu à la manière d’un Golgo 13, l’homme nous entraîne dans des affaires dangereuses, souvent teintées de sang et de drogues, au cœur d’une société dépravée qui a perdu ses repères. Chaque chapitre est consacré à une mission et, si toutes ne se valent pas, la variété des affaires ainsi que leur déroulement est intéressant. Pour évoluer dans un milieu sombre et sale, le personnage principal ne pouvait être qu’un homme désabusé : divorcé et père d’une fille qu’il ne voit presque pas, Fukamachi ne s’intéresse pas vraiment à ses clients, se montre malpoli et ne cache pas son amour de l’argent. Le portrait se montre assez réaliste et les faiblesses de l’homme ainsi que son humour sont là pour le rendre attachant. Si on apprécie de voir Taniguchi propose un titre dans le registre du polar, on regrette par contre que les personnages soient autant caricaturaux et que certains passages donnent inutilement dans la vulgarité (comme par exemple des histoires récurrentes de diarrhée qui n’apportent rien à l’histoire). En ce qui concerne les dessins, le mangaka créé là aussi une surprise. Le trait est certes toujours réaliste mais beaucoup moins propre et lisse que ce qu’il a l’habitude de proposer. Cela renforce efficacement l’immersion dans la série mais déroutera peut-être ses fans. Un Taniguchi différent donc, mais à essayer.