L'histoire :
Masuda est un employé de bureau comme tant d'autres. A plus de 30 ans, il n'a pas vraiment progressé au sein de son entreprise et s'attire les foudres de son épouse. Cette dernière s'en prend aussi au manque de réussite de leur fils qui a raté le concours d'entrée de son école. Ce soir, ses collègues de bureau lui proposent d'aller boire un verre tous ensemble. Masuda n'est pas vraiment partant mais finit par accepter. Plus tard dans la nuit, alors que tous sont passablement éméchés, ils aperçoivent un type s'en prendre à un couple dans une ruelle. Malgré leur état d'ébriété, ils interviennent et repoussent l'agresseur. Ce dernier est très agressif et, après avoir pris quelques coups, plante un couteau dans la jambe de Masuda. L'employé de bureau réagit en lui donnant un coup de pied, et le voyou se brise alors la nuque et meurt sur le coup. C'est en tout cas ce que tous croient car, au fil des jours, les personnes qui étaient présentes ce soir-là meurent l'une après l'autre...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec seulement deux séries à son actif (Heads et Ikigami), Motorô Mase a acquis une certaine renommée en France. Fort de ce succès, les éditions Kazé sortent aujourd'hui un titre plus ancien du mangaka. Kyo-ichj œuvre dans un genre assez différent : l'horreur. Le récit met en scène un employé de bureau, somme toute assez banal, qui en suivant ses collègues lors d'une soirée de beuverie croise la route d'un drôle d'individu. Ce dernier, qui donne le nom à l'album, est pour le moins effrayant et, très vite, le récit plonge dans la violence et l'horreur. Motorô Mase montre une belle maîtrise du genre et rappelle même Minetaro Mochizuki (le créateur de Dragon Head) sur un album comme La dame de la chambre close, ou même Junji Itô. La tension devient palpable au fil des pages et les fans du genre seront aux anges. Les dessins ne sont pas encore aussi fins que sur les séries de l'auteur précédemment parues en France mais restent très corrects. L'éditeur a également eu la bonne idée d'inclure Limit dans l'ouvrage. Ce récit assez court a servi de base à ce qui a donné ensuite Ikigami. Kyo-ichi est donc un album indispensable pour les fans de l'auteur mais aussi pour les amateurs de sensations fortes.