L'histoire :
Dans la métropole de Stern Bild, plusieurs super-héros combattent le mal. Sponsorisés par de grandes entreprises, leurs exploits sont également retransmis en direct à la télévision sur une chaîne qui leur est dédiée. De plus, des points leurs sont attribués en fonction de leurs actions, et chaque année on élit ensuite le meilleur d’entre eux. Wild Tiger est l’un de ces héros. Il possède un pouvoir surnaturel comme ont mystérieusement développé certains humains depuis quelques années : on les appelle les Next. Alors que d’autres super-héros ont un matériel de pointe et parfois des équipes entières pour les épauler, Wild Tiger est quant à lui en contrat avec une petite entreprise depuis des années et il n’a pas vraiment la cote auprès du public : jamais le premier arrivé sur le lieu des crimes, pas le plus classe ni le plus impressionnant, pas le plus efficace non plus, et son pouvoir ne dure que 5 minutes ! Le jour où sa société est rachetée par un grand groupe, le voilà obligé de faire équipe avec un nouveau venu dans le milieu, beau gosse et efficace mais froid et plus intéressé par les instructions des réalisateurs de la chaîne de télévision qui retransmet leurs exploits que par la rapidité de ses sauvetages. Un choc pour Wild Tiger, super-héros à l’ancienne avec un vieux costume et qui fait passer l’efficacité avant la notoriété. Seulement, s’il veut garder son emploi de héros et le salaire qui va avec, il va devoir se plier aux volontés de son nouvel employeur. Mais ni lui ni son nouveau partenaire n’ont envie de faire équipe ensemble, ce qui va fortement compliquer les choses...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Adaptation de l’animé éponyme, Tiger & Bunny en version manga reprend dans ce premier tome l’équivalent des deux premiers épisodes de la série TV. Le scénario possède un thème à la mode ces dernières années : les super-héros mis à mal, plus réalistes et moins super. Dans une ville futuriste, des super-héros combattent le mal. Dotés de pouvoirs et de matériel high-tech, ils font partie de ces hommes et femmes qu’on appelle les Next, des humains aux capacités surnaturelles qui ont commencé à apparaitre depuis quelques années. Chacun de ces héros est supporté par une entreprise qui le sponsorise et lui paye un salaire ainsi que ses équipements et autres frais divers, comme les remboursements des dégâts occasionnés par leurs actions. Dans le même temps, une émission de télé diffuse chaque intervention de ces héros en direct et chaque action leur rapporte des points, cela afin d’élire le meilleur chaque année en fin de saison. Evidemment, ces héros sont donc les employés de ces sociétés qui vendent du marchandising à leur image, et ils doivent obéir à leur sponsor, ce qui pose parfois quelques problèmes à la croisée de l’héroïsme des uns et du sens commercial des autres... S’il y a quelques moments un peu sombres, le récit est pourtant loin d’être aussi noir que ses équivalents américains qui dynamitent les poncifs du genre, comme The boys, No hero, Black Summer..., ou autre Zetman. Le ton est en effet plutôt humoristique ici et très orienté shônen. En tout cas, l’ambiance est originale, chaque héros a son propre style (et des styles parfois assez inattendus !), ce sont un peu tous des boulets, et la dose d’aventure couplée à tout cela fait qu’on ne s’ennuie pas un instant. Qui plus est, une intrigue de fond se développe doucement et on sent que les choses vont bientôt se compliquer un peu. En attendant, ce premier volume sert surtout aux présentations de l’univers, des différents super héros, et à la formation du duo des héros principaux, les fameux Tiger et Bunny qui donnent leur nom à la série. On regrettera par contre que quelques éléments se voient ici moins développés que dans la version animée, comme les problèmes personnels de Tiger qui sont à peine évoqués. Côté graphisme, le travail et le style sont très propres, à l’image de la série TV. Les personnages et leurs costumes ont été charac-designés par Masakazu Katsura et sont tout à la fois stylés et charismatiques. Mizuki Sakakibara qui s’occupe des dessins fournit quant à lui un travail fidèle à l’animé. L’usage de l’ordinateur est bien géré, que ce soit pour le tramage ou pour les effets (flou de vitesse, etc.), et le dessinateur créé des planches au découpage classique mais où les personnages apportent du dynamisme en s’étalant entre les cases. Ce procédé est énormément utilisé ici mais est très efficace pour l’impact visuel. Au final, ces premiers chapitres sont vraiment sympathiques et donnent envie d’en savoir plus, que l’on ait vu l’animé ou non.