L'histoire :
Seishû Handa a 23 ans et est déjà un maître en calligraphie. Seulement, le soir du gala des lauréats du prix d’excellence dont il fait partie, le directeur de l’exposition demande à lui parler. Devant la calligraphie du jeune homme exposée dans la galerie, le vieil homme tient à lui faire part de ses impressions : Seishû est encore jeune, pourtant son art est déjà très formaté, comme sorti d’un manuel. Fade, sans personnalité, manquant d’originalité... A ces mots, Seishû perd son calme et frappe le vieil homme. Après cela, le père de Seishû l’envoie louer une maison sur une île paumée tout au fond du Japon dans le département de Gotô. Cela lui rafraîchira les idées : avant d’être un calligraphe accompli, il devra déjà devenir un homme digne de ce nom ! Dès son arrivée à l’aéroport, Seishû subit le choc des cultures entre la ville et la campagne : sans taxi, il doit se rendre au village à pied et il y en a pour une demi-journée ! Heureusement, un papy le prend à l’arrière de son tracteur... Une fois au village, Seishû n’est pas au bout de ses surprises : lui qui était venu en pensant profiter du calme pour travailler sa calligraphie, il découvre que les gamines du coin utilisent sa maison comme base de jeu et ne sont pas disposées à arrêter, et les voisins sont assez envahissants. Mais finalement, en découvrant le style de vie des habitants et au contact de Naru, 7 ans, qui a décidé de passer tout son temps libre avec lui, Seishû va petit à petit s’ouvrir au monde qui l’entoure et faire évoluer sa calligraphie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Amateurs de séries comme Yotsuba & ou Amanchu !, Barakamon est fait pour vous ! C’est en effet un mélange de l’ambiance des deux séries précitées (la pêche de Yotsuba se retrouve ici dans la petite Naru, et la découverte du charme de la campagne japonaise par un citadin rappelle l’héroïne d’Amanchu !), le tout mixé au thème de la calligraphie qui nous est proposé ici. L’histoire nous fait suivre Seishû, jeune maître calligraphe de 23 ans imbu de lui-même dont un galeriste de renom a qualifié l’art de « formaté et fade ». Pour se ressourcer, faire de lui un homme « digne de ce nom » et faire évoluer son art, le père de Seishû l’envoie alors vivre dans un petit village de campagne. Il faut dire que le jeune homme a carrément frappé le vieux galeriste car il ne supportait pas sa critique ! Seishû comprend la punition et l’accepte, pensant même pouvoir travailler sa calligraphie au calme. Mais il découvre bien vite que la vie au village est toute différente de ce qu’il pensait, et qui plus est la petite Naru, 7 ans, squatte chez lui en permanence... Comme son nom l’indique, la série donne immédiatement la pêche (« Barakamon » est une expression qui signifie « avoir la pêche ») : l’ambiance est fraîche, le ton léger, les personnages hauts en couleurs, et il y a de nombreux gags assez irrésistibles. Le trait de la mangaka est un peu raide au départ mais s’améliore visiblement au fur et à mesures des chapitres. Plutôt centrés sur les protagonistes, les graphismes sont globalement assez moyens : des décors très souvent basiques, un encrage qui n’est pas sans quelques ratés, des planches remplies la plupart du temps mais dont plusieurs cases sont pourtant parfois un peu vides, des plans d’ensemble sans vraiment de cohérence dans les perspectives... Pourtant, les bouilles des personnages ont un charme qui opère irrémédiablement et les grimaces sont irrésistiblement drôles. Un premier tome fort plaisant en résumé, et il se pourrait bien que Barakamon rejoigne rapidement ses aînés au panthéon des séries qui apportent bonheur et bonne humeur dans le cœur des lecteurs !