L'histoire :
Grey vient de terminer le récit de sa mort à Florence, et donc dans le même temps à la conservatrice du Black Museum à qui il narre l’histoire de Florence. Après cela, la routine reprit à l’hôpital de Scutari : de nouveaux blessés arrivaient sans cesse et Florence se dévouait à leur bien-être jour et nuit. Mais le fait qu’elle pointait l’un après l’autre tous les défauts de l’hôpital et tentait de les résoudre énervait au plus haut point l’inspecteur général des hôpitaux, John Hall. Celui-ci, bien conscient de la situation, faisait tout pour ne pas faire de vague et ne voyait pas d’inconvénient à laisser mourir dans les pires conditions tous ces soldats qu’il considérait comme des moins que rien. Alors, tandis que Florence, sur les conseils de Grey, allait utiliser ses relations et sa fortune personnelle pour améliorer les conditions de vie des patients de l’hôpital en contournant la voie hiérarchique de l’administration de l’armée, Hall, épaulé par le fantôme du chevalier d’Eon, mettait en œuvre un plan pour discréditer la jeune femme, puis attenter à sa vie...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après la fin du flash-back narrant l’histoire de Grey, on reprend le fil du récit du fantôme là où il l’avait arrêté. Le combat de tous les jours continue pour Florence à l’hôpital de campagne de Scutari où elle accueille les soldats britanniques blessés, en Turquie Ottomane, juste en face des combats de la guerre de Crimée. Ce ne sont pas les bactéries et le manque de moyens qui seront ses pires ennemis - car l’ingénieuse et courageuse jeune femme trouve toujours à force de pugnacité et d’entêtement les ressources nécessaires pour aider ceux qui en ont besoin, mais bien les lourdeurs de l’administration et la méchanceté des hommes. En parallèle, l’inspecteur général des hôpitaux, assisté du fantôme du chevalier d’Eon, ourdit toujours de sombres complots pour réduire au silence la jeune femme, et ce conflit ne pourra se résoudre que dans le sang et la mort... Après un premier tome qui nous laissait convaincus et dans l’attente de la suite, ce second opus ne démérite pas et passionne donc de bout en bout. Côté dessin, le mangaka utilise son trait si particulier (parfois à la limite du bizarre) d’une manière en totale adéquation avec le récit, dotant ses protagonistes d’une expressivité exacerbée dans les moments de haine, de colère, de désespoir ou de folie. Entre cela et certains passages dessinés au pinceau, les planches nous hypnotisent littéralement. A la fin, une postface nous explique la genèse de cette histoire, un petit bonus sympathique avant de refermer ce dernier tome. Pour ceux qui auront apprécié, le mangaka le promet, le Black Museum reviendra un jour pour une nouvelle histoire sombre. On sera au rendez-vous !