L'histoire :
Gros, lâche et renfermé, Masahiko est un loser fini qui renifle des culottes seul dans sa chambre. Au lycée, il se fait régulièrement humilier par les autres garçons. Aujourd’hui, il se fait d’ailleurs bousculer par un de ses camarades qui le fait mettre à genou avant de lui écraser la tête avec son pied. Heureusement pour lui, Masahiko ne subit pas le même sort que Yamada qui est le véritable roi des losers puisqu’il doit carrément lécher le pied de son tortionnaire. Une fois que ces derniers décident de laisser leurs victimes tranquilles, Masahiko s’empresse d’aller prendre Yamada en photo pour immortaliser ce moment. Pour la première fois, celui-ci proteste avant d’annoncer qu’il n’est plus le roi des losers puisqu’il a une petite amie. Il montre alors une photo de lui et sa copine, mignonne, ce qui lui vaut immédiatement d’être envié par les autres garçons. Pour ne pas perdre la face, Masahiko montre celle de sa copine, Haruka, qui est bien plus jolie que celle de Yamada. En fait, il s‘agit d’un fantasme du garçon qui a inventé la belle Haruka. Aussi, lorsque cette dernière arrive en cours le lendemain et confirme sortir avec Masahiko, ce dernier se demande à qui il a affaire et va vite regretter d’avoir une petite amie car celle-ci est vraiment terrifiante...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec un garçon franchement repoussant en couverture et un titre très explicite, on s’attend à lire une histoire de loser brimé par ses camarades. Si les premières pages confirment cette impression, le récit change rapidement d’orientation quand la petite amie imaginaire de Masahiko, le loser en question, fait irruption au lycée. Masahiko nous fait comprendre que la demoiselle n’est pas celle qu’elle prétend être, et rapidement, la jeune fille, Haruka, se montre assez terrifiante, et pas uniquement parce qu’elle est une dominatrice manipulatrice : elle a en fait des pratiques assez monstrueuses et va s’en prendre à l’entourage de Masahiko qui va encore plus devenir un porc que ce qu’il était déjà. Le duo principal est un tandem particulièrement mal assorti mais la descente aux enfers de Masahiko est menée d’une main de maître : bien qu’étant un gros naze, le jeune homme nous communique parfaitement sa peur (justifiée) de sa petite amie. L’intrigue se montre très surprenante et, si on est tout d’abord déstabilisé par sa tournure, on est rapidement absorbé par le récit : les personnages sont inhabituels mais charismatiques, le suspense est redoutable d’efficacité et les zones de mystères sont saisissantes. Pour ce qui est des graphismes, les personnages ne sont pas tous séduisants mais ils n’en demeurent pas moins très expressifs. De plus, la mise en scène est soignée, les planches sont moyennement fournies (un peu plus de décors n’aurait pas été déplaisant) et le tramage fait preuve de variété. Avec son synopsis qui sort des sentiers battus et une accroche de fin violente, ce premier opus se montre très convaincant et on a hâte de voir ce que nous réservent les deux prochains volets.