L'histoire :
Quelque part en Asie, en un temps incertain, le vaisseau amiral du capitaine Hua, dépêché par l’Empereur, tout comme le général Wan, fait route rapidement vers la montagne-nuage. A son pied, vit une jeune fille dénommée Lonr, chargée de mettre en garde les explorateurs en quête du mystérieux trésor du massif contre les brigands et bandits en tout genre. Aujourd’hui, c’est au tour d’un garçon ténébreux et adroit d’avoir le droit à un comité d’accueil des plus réjouissants. Une équipe de chasseurs de primes l’attend en effet. C’était sans compter le talent hors pair du bretteur qui, en peu de coups, élimine sans peine sa pitoyable opposition. Intriguée et agacée par le ton sarcastique du samouraï, Lonr décide de le suivre et l’accompagne ainsi jusqu’au village. Là, le capitaine Hua est déjà sur place ainsi que deux de ses émissaires, surpris de rencontrer en pareil endroit le célèbre Xuan. Le ronin s’appelle en effet Xuan, une légende vivante qui s’est notamment illustrée lors de la guerre des quatre pays. Tous sont intéressés par la défunte civilisation des Dragons. Cette dernière nichait sur la montagne-nuage et y aurait donc entreposé un fabuleux trésor. Pour le garder, ils avaient conçu le Bateau étoile, une monstruosité de la Nature. Lorsqu’il apparaît soudainement dans le ciel au-dessus du village, c’est la panique ! Seul Xuan, armé d’un étrange objet sur son dos, semble pouvoir l’affronter…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album date un poil. Paru en 1994 à Taiwan, La Perle du dragon y a obtenu le prix de la bande dessinée, succédant ainsi à La Forêt du temps (1992). Même « punition », même auteur. Ce « one-shot » imaginé par Huang Jun-Wei débute de manière originale, comme s’il était précédé d’un développement conséquent (et il finit aussi très ouvertement). Pourtant, les personnages et le cadre présentés habillement, quoique brièvement, le lecteur entre rapidement dans un univers hybride mêlant Fantasy – SF – Histoire. Un cocktail plutôt réussi, à la saveur méconnue au regard de la production manga habituelle (au sens large). Humour, légende et combats fantastiques (au sens premier) sont orchestrés intelligemment, avec maîtrise, si bien que l’on ne sait s’il y en a trop ? Trop peu ? De quoi ? Bref, en refermant l’opus, on se dit finalement qu’il en avait juste assez, incapable de formuler un correctif plus précis. De fait, outre un scénario original, le titre propose un graphisme très propre, rigoureux et parfaitement équilibré. Là aussi, la sobriété domine car l’efficacité prime et l’on a beau chercher, on ne trouve nulle faute de goût. Finalement, la frustration vient à la dernière planche, lorsqu’il nous faut quitter des personnages bien campés, suffisamment pour regretter une aventure sans lendemain. L’ambiance singulière de l’ensemble vaut pour sûr le coup d’œil. Fade, trop sage ou subtilement calibré, faîtes-vous un avis et ouvrez vos horizons.